☠ MEURTRE DE ETHEL CARTWRIGHT

► PSEUDO · MONSTERS ➸ come break me down

Citation :: « Mieux vaut mourir que supplier. »

HAZRAT ALI

Cela fait des jours et des jours que tu attends ça. Tu as tout prévu, tout préparé, tout planifié. Elle ne pourra pas t'échapper. Tu la vois, marchant à travers ces bois rapidement, d'un air effrayé. Elle a peur, tu peux le sentir jusqu'au plus profond de ton être. C'est si évident. Tout le monde a peur, dans ces bois. Et tu adores ça. Elle se sent suivie, alors elle avance vite, toujours plus vite. En plein vers le piège qui sera la clé de tout, qui marquera la fin de sa misérable vie. Tu es impatient de la voir mettre les pieds dedans, de la voir hurler, de la voir se rendre compte de ce qui lui arrive. Ton cœur accélère sa course alors qu'elle arrive près, tout près. Tu l'observes entre les arbres, arme à la main. Et tu vois le tout au ralenti. Son pied qui se pose à l'endroit précis que tu as choisi. Le piège à loup qui se déclenche. Les lames acérées qui se referment sur la délicate cheville de la jeune femme. La façon dont elle s'écroule, aussi facilement qu'un château de cartes. Elle hurle, elle a mal, elle souffre. Et c'est jouissif. Tu sors de ta cachette. Tu la regardes, avec un sourire mauvais. Elle hurle à nouveau. Elle voit ton arme, son regard s'agrandit, elle est terrifiée. Elle se met à pleurer, à tenter de gagner ta pitié. Mais il y a bien longtemps que tu n'as plus de pitié. Elle est une proie facile, piégée, blessée. Tu es le prédateur et tu vas avoir le plaisir de porter le coup fatal. Tu avances vers elle lentement, pour faire durer ton plaisir, et son agonie. Elle va mourir, elle le sait. C'est probablement ce que tu préfères, d'ailleurs. Qu'elle sache qu'il n'y a plus d'espoir pour elle. Debout devant la brune, ton sourire s'élargit. « Ne bouge surtout pas, je risquerais de manquer mon coup. »

Et rater celui-ci, il ne vaut mieux pas. Pour elle surtout, dont tu perçois la souffrance, le tourment. Tout ceci te fait sourire, de plus belle. Plus sa douleur est grande et plus ta satisfaction l'est également. Tu peux la voir t'implorer de ses grands yeux larmoyants, mais que croit-elle ? Que tu vas renoncer à tout cela maintenant, toi qui prépare ton coup depuis des jours ? Non, ça ne marche pas comme ça. C'est toi le maître du jeu, toi l'unique instigateur et désormais, tu touches à ton but. Aucun échappatoire ne s'offre à elle et ce, parce qu'une fois encore tu as été brillant. Ce piège à loup, elle ne l'a tellement pas vu venir. Et que dire de cette longue lame d'abattage que tu agites sadiquement sous ses yeux ? Tu connais la chanson. Elle te supplie, te conjure de l'épargner et toi, tu ne peux t'empêcher de rire aux éclats. Le désespoir de cette jeune femme ne t'atteint pas, au contraire, tu aimes ça. Et tu lui fais savoir. Le moment est venu maintenant de lui ôter la vie. Elle bouge trop, tant pis pour elle si tu la rates, il te faudra recommencer et elle souffrira encore d'avantage. Mais tu n'auras finalement pas à te donner cette peine, car le coup vif et sec que tu lui portes au cou l'achèvera sur le champ. Ta proie devenue victime, décapitée, n'aura plus mal aux dents à l'avenir. Elle n'aura plus mal nulle part en fait, c'en est fini pour elle. Sa tête, tranchée tout à fait proprement, retombe lourdement sur le sol et délaissant pour le moment le reste du corps, tu viens te saisir de celle-ci. Ce joli minois que tu as entre les mains, tu viens le déposer sur un bâton de bois hissé dans la terre, à quelques pas de là. Une façon pour toi de triompher de ce crime. Tu es si fier de toi.

Et tu as de quoi l'être : tu viens de réaliser le crime parfait. Un large sourire étire tes lèvres, alors que tu contemples une dernière fois ta sculpture. Un chef d’œuvre des plus réussis. Tu sais que, malheureusement, tu vas devoir quitter ta muse sous peu. Alors, tu profites des maigres minutes qu'il te reste à ses côtés, tu glisses d'un geste tendre, une main tâchée de sang dans ses cheveux bruns. Cette pâleur macabre la rend d'autant plus belle, au clair de lune. Une fois de plus, tu te dis que tu as bien fait de laisser sa tête au bout de ce morceau de bois, cela met en avant le côté théâtral de ton travail. Car oui, tu es un artiste, incompris certes, mais un artiste à ta manière. Un regard faussement peiné pour ce tronc inerte, prisonnier de la mâchoire de fer, et tu fais finalement demi-tour, puisque c'est l'heure de rentrer. « Bonne nuit, Ethel. » Et quelle longue nuit que celle qui l'attend, la demoiselle ! Tu laisses s'échapper un drôle de ricanement nerveux, brisant ce silence nocturne qui pèse sur la route de ton retour. Elle ne l'avait pas volée sa mort, la garce, et rien qu'à cette pensée, tu sens comme une vague de satisfaction te submerger. Tu t'imagines déjà la panique en ville, les habitants apprenant qu'un flic a été tué ! Tu sais bien qu'ils vont se sentir de plus en plus pris au piège, et c'est bien là le but... Car non, cette femme n'est pas la première à périr sous ta lame, et certainement pas la dernière. Ceci, ce n'était qu'un avant-goût des choses, tu en viens même à trouver que tu n'as pas été assez dur avec elle... Enfin, tu vas avoir tout le temps de te rattraper sur ta prochaine victime ; les idées fleurissent dans ton esprit, plus sombres les unes que les autres. Sans compter qu'il y a matière à faire, ici, à Cascade Locks, tu as de toutes les viandes, et tu te le répètes à toi-même : personne, non, personne n'est à l'abri.