► AGE : Trente-et-un ans ► STATUT : Célibataire ► MÉTIER : Chasseur ► NATIONALITÉ : Irlando-Américaine ► GROUPE : Up in flames ► POURQUOI CE GROUPE: Parce que sa réputation le précède et qu'on l'a connu comme l'enfant terrible de Cascade Locks, où il a marché dans bon nombre de sales coups. Ce genre de choses lui collent aujourd'hui à la peau. ► AVATAR : Colin O'Donoghue ► CRÉDIT : (C)Tumblr

« Monsieur ... » Cette voix désagréable, il ne la supportait plus. Elle l'horripilait, tout simplement. Et s'il ne se trouvait pas présentement dans un état second, il est certain qu'il se serait fait une joie de la faire taire. « ... Monsieur Siggers ... » Non contente d'avoir fait sa chieuse en le réveillant, voilà qu'elle remettait ça en lui braillant dans les oreilles. Elle le croyait mort, ou quoi ? Parce qu'il allait bien, soyons clairs. Alors oui, il avait peut être un petit peu abusé du scotch, mais il allait s'en remettre. Il avait connu bien pire, de toute manière. Alors elle pouvait bien mimer cette inquiétude dégueulasse qui cachait probablement la simple peur de se faire engueuler par son patron, cette conne n'allait pas l'emmerder encore longtemps. Il n'avait pas payé pour ses jérémiades à vomir. Affalé sur ce comptoir sale, la tête lourde et le bras ballotant, Adriel n'avait clairement pas envie de supporter un tel cirque. Alors il se leva, hésitant, mais surtout titubant. Elle voulait qu'il se casse, c'est bien ça ? Et bien oui, ça devait être la raison pour laquelle cette pauvre fille le secouait comme un prunier depuis quelques minutes. Alors voilà, elle allait être contente, et probablement en chialer d'émotion, il allait partir. Pour aller où, ça il le savait moins, mais le principal, dans l'immédiat, était de quitter ce bar pourri. « Attendez, je ... je vais vous appeler un taxi. » « Non, tu va surtout me lâcher les basques ! » Et le lâcher tout court, d'ailleurs. Parce que cette sotte avait cru malin de l'agripper comme s'il était touché par balle. Un comble pour une nana qui avait du voir défiler des centaines d'ivrognes dans son genre. « Je ... non, vous ne pouvez pas rentrer tout seul ... » « Arrête un peu avec ton vouvoiement de merde. C'pas parce qu'on baise plus qu'on est des inconnus, je me trompe ? » Cette tronche qu'elle tirait maintenant. Mémorable. Et bizarrement, on l'entendait moins tout à coup. C'est donc sans mal qu'il s'extirpa de son emprise et quitta les lieux. Le regard embrumé, l'haleine forte et avec un déséquilibre certain, il parvint à atteindre une porte qu'il connaissait bien. Non, ça n'était même pas chez lui. Mais la personne qui vivait ici serait forcée de lui ouvrir. La famille, c'est bien censé être sacrée, non ?


Une chose était en tout cas certaine, Nolas se faisait prier pour ouvrir. Est-ce qu'au moins il était là ? Peut être s'était-il rendu à une soirée sans se douter que son inconscient de frère viendrait toquer à sa porte, toujours plus bourré, et toujours plus déterminé à lui péter une fenêtre s'il ne donnait pas signe de vie au bout de cinq minutes. Et pourtant non, la porte s'ouvrit. Et il était là, le soupire aux lèvres et les sourcils arqués. Déçu, probablement. Oh, il avait bien de quoi l'être : son frère était décidément incorrigible. « Je suppose que tu as encore passé ta soirée au bar ... » « Tu supposes bien. » Mais nul doute que cette forte odeur d'alcool et cette démarche chancelante qui ne trompait personne n'avaient pas manqué de lui mettre la puce à l'oreille. « Je peux savoir pourquoi, cette fois-ci ? » Il était con avec ses questions, lui. Lui fallait-il une raison pour se saouler la tronche abusivement ? Ne pouvait-il pas simplement en avoir envie ? « T'es de la police ? » « Adriel, tu viens toquer chez moi à deux heures du matin, je te trouve dans un état calamiteux, alors j'estime avoir le droit d'en connaitre la raison. » Au nom de quoi ? Pourquoi estimait-il qu'il en avoir le "droit" ? Parce qu'il était son frère ? Oh ça, c'était seulement quand ça l'arrangeait. Au fond, il devait avoir tellement honte de l'ivrogne qui lui servait de frère qu'il devait bien lui arriver de prétendre qu'il était fils unique. « J'avais envie ... non, j'avais besoin de boire. De boire beaucoup. » « J'entends bien, mais pourquoi ? » « Mais merde, arrête avec tes questions ! » « Je m'inquiète pour toi, c'est tout. » Ah, vraiment ? Il s’inquiétait pour lui ? Adriel se permettait d'en douter. Après tout, Nolan s'était toujours très bien débrouillé pour laisser son grand frère dans ses sales histoires, alors qu'il avait toujours été bien content de le trouver à l'époque où leur père s'était plu à leur distribuer des toises. « Je hais ma vie. » Il y aurait eu des dizaines d'autres façons efficaces de retranscrire oralement ce qu'il ressentait au plus profond de lui, mais tourner autour du pot n'aurait servi à rien. Alors oui, il haïssait sa vie. Au moins autant qu'il se haïssait lui-même de ne pas être capable de faire quoi que ce soit pour en changer.

Adriel était un raté. Sa vie ne ressemblait en rien à celle qu'il avait aspiré à vivre quelques années plus tôt, et tout cela lui laissait aujourd'hui un goût affreusement amer. Lui qui s'était longtemps destiné à devenir comédien se retrouvait à ce jour chasseur. Et pourquoi, déjà ? Ah oui, parce qu'il avait été hors de question qu'il quitte Cascade Locks pour aller étudier l'art dramatique à Portland. Si peu serait parvenu à ruiner la famille, et celle-ci avait été suffisamment fragilisée par le décès de sa mère pour ne pas en rajouter. Son enfance, il l'avait passé avec un frère surdoué et un père violent. Son adolescence ne fut guère mieux, puisqu'il avait connu mauvaise fréquentation sur mauvaise fréquentation et qu'il était tombé dans les pires dépendances imaginables. Le Sheriff le connaissait bien, puisqu'il avait longtemps été l'enfant terrible du pays. Des sales coups, il en avait fait un paquet. Et sa réputation avait tendance à le précéder aujourd'hui. Au fond, il s'en fichait pas mal, tant qu'on ne lui cherchait pas des noises. Le pire, c'est qu'il n'était pas d'un naturel désagréable, quand il était sobre. Plutôt sociable, quoi que caractériel, il se plaisait à aller vers les autres. Mais rire de tout et ironiser la moindre chose n'est pas susceptible de plaire à tout le monde. Des amis, il n'en avait pas de réels, à moins de considérer ses coups d'un soir et ses collègues chasseurs comme tels, évidemment. Mais ça n'était pas le cas. Solitaire dans l'âme, et destiné à une vie esseulée, il semblait très bien s'en contenter. Pour autant, une certaine nostalgie le gagnait parfois. Seul, il ne l'avait pas toujours été. Mais il avait tendance à penser qu'il n'était pas de ceux que l'on se plaisait à avoir dans son entourage. Une idée à laquelle il avait fini par se faire. Alors oui, il haïssait sa vie, et son penchant pour l'alcool était traitre lorsqu'il lui faisait dire ce genre de choses. Pourtant, le reste du temps, il se débrouillait parfaitement bien pour prétendre qu'elle lui convenait. Il fonctionnait comme ça. Il avait toujours fonctionné comme ça.