► AGE : trente-neuf ans. ► STATUT : célibataire endurci. ► MÉTIER : mécanicien ; il s'y connait parfaitement en voitures, mais son domaine de prédilection, c'est les motos. ► NATIONALITÉ : c'est un américain pure souche. ► GROUPE : up in flames. ► POURQUOI CE GROUPE: débarquer dans une petite bourgade comme cascade locks, c'est jamais simple. mais quand, en plus, on a la dégaine d'elias, c'est encore pire. il n'a pas une tête de bon samaritain, il fume comme un pompier, jure comme un charretier, conduit une bécane, et ses doigts sont souvent couverts de graisse de moteur. et puis, surtout, il aime pas les gens. mais comment savoir qui se cache réellement derrière ces airs de marginal ? ► AVATAR : norman reedus. ► CRÉDIT : tumblr.

Elias. Le type qui n'a pas de père, qui vient de partout et nulle part à la fois, qui ne croit en rien et se fout constamment de la gueule du monde. Vous voyez le topo, n'est-ce pas ?

Son géniteur, il l'a connu. Pendant cinq longues années, d'ailleurs. Jusqu'au jour où il était parti acheter des cigarettes. Autant vous dire qu'Elias l'avait attendu pendant un long moment. Très long moment. Et puis un nouveau type était entré dans la vie de sa mère, qui avait désespérément besoin d'amour. Mais ça ne dura pas bien longtemps non plus. La mère Crowley, elle les enchaînait les sales types. Alcoolos, junkies, ex-taulards et camionneurs douteux, elle les faisait tous. Mais au final, ils partaient tous acheter des cigarettes.

Et puis un jour, l'un d'eux avait laissé un cadeau avant de partir. Une petite fille. Elias n'avait alors pas plus d'une demi-douzaine d'années, et il se jura de veiller sur elle, coûte que coûte.

C'était stupide. Vu l'endroit d'où il venait, il aurait du deviner qu'il serait incapable de tenir ses promesses. C'était prévisible. Si prévisible.

Lexie était magnifique et lumineuse, blonde avec un regard à se damner, et un sourire à faire fondre le plus sanguinaire des psychopathes. Lexie était son tout, sa petite sœur, son rayon de soleil, sa raison de vivre. Leur mère était bien trop occupée à ouvrir les cuisses pour se soucier de ses gosses. Alors Elias le faisait à sa place, prenant soin de Lexie comme personne. Il l'aimait. Oui, il l'aimait vraiment plus que quiconque sur Terre. La seule personne qui comptait à ses yeux, c'était sa sœur.

Et puis c'était arrivé. Elle s'était entichée d'un sale type, un camé au regard pervers et au sourire sadique. Elle disait l'aimer. Et Elias fut forcé de constater que c'était bel et bien le cas, puisqu'elle préféra ce pauvre type, ce raté, à son propre frère. Mais ce connard n'était vraiment pas recommandable, et ce qui devait arriva. Elle était jeune, Lexie. Elle était belle, innocente, elle respirait la joie de vivre. Elle n'avait que dix-huit ans. Et puis cet enfoiré avait abusé d'elle, parce qu'il ne voulait pas attendre. Évidemment, le sang d'Elias n'avait fait qu'un tour quand Lexie lui avait tout raconté. Il était directement allé rendre une petite visite de courtoisie à ce taré. Il voulait juste lui démonter la gueule, peut-être lacérer sa chair pourrie à quelques endroits, mais rien de plus. Il voulait juste le souiller comme il avait souillé sa Lexie. Mais elle s'était pointée, et tout avait mal tourné.

Le type en avait profité pour prendre le dessus sur Elias, ils se donnaient des coups au hasard, dans un vague brouillard de poings, grognements et giclées de sang. Et Lexie s'était approchée. Près, tout près, pour tenter de stopper les animaux sauvages qu'ils étaient devenus. Trop près. Le type avait récupéré le couteau d'Elias. Et en un mouvement, un seul, il avait déchiré la si jolie robe de Lexie, écorché sa peau si douce, poignardé ses organes si fragiles. Puis il s'était barré en courant, laissant Elias seul avec sa sœur mourante, sa peine, sa rage, et sa culpabilité.

Depuis, le temps avait passé. Oh, oui, il avait passé. Quinze ans, c'est encore bien plus long qu'on ne l'imagine. Mais le souvenir des yeux vitreux de Lexie alors qu'elle s'abandonnait au baiser de la mort le hantait, si bien qu'il en faisait encore des cauchemars la nuit.

Avec le temps, il s'était forgé une carapace, avait appris à ne rien montrer de son passé ou de sa personne. Il n'avait pas d'avenir, pas de but particulier, rien. Il n'avait plus rien. Alors il errait à travers le pays sur sa bécane, menant une vie de vagabond, ne s'attachant à personne et ne s'engageant aucunement où que ce soit. Il enchaînait les petits boulots d'merde, les coups d'un soir, et les bars. Mais il n'était pas alcoolique, non. Il avait vu les dégâts que ça causait, et Lexie n'aurait jamais voulu qu'il le devienne.

Et puis, le temps avait passé, et il s'était vite retrouvé à trente-neuf balais. Temps de se poser, non ? Il s'en fichait un peu, mais il était fatigué d'arpenter les États, à la recherche d'on ne sait trop quoi. Lui-même ne le savait pas. C'était à ce moment là qu'il était tombé sur Cascade Locks. Une petite bourgade paumée au fin fond de l'Oregon. Au moins, là-bas, il serait loin de la vie peu glorieuse qu'il avait menée. Ici, personne ne le connaissait, personne ne pouvait juger de sa vie passée. Et personne ne venait lui chercher des noises. Que ce soit parce qu'ils s'en fichaient ou parce qu'ils avaient peur, Elias, ça lui passait bien au-dessus de la tête. Du moment qu'on lui foutait la paix, il ne demandait rien de plus. Il s'était reconverti en mécano, gagnant sa vie comme tout le monde. Menant une existence comme tout le monde.

Mais seul.