Il n'arrêtait pas de la chercher. Cela faisait maintenant quatre heures qu'il tournait en rond. Il avait beau eu chercher dans tous les endroits, dans tous les recoins de l'île mais aucune trace d'elle. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Pas après ce qu'elle avait fait. Pas après ce qu'elle lui avait fait subir. Elle n'était venue sur l'île que pour ça. Que pour le faire souffrir de nouveau. Même si aux yeux de tous, elle n'avait pas d'histoire, elle était innocente, pure, parfaite. Une perfection en toc. Lui, seul, pouvait apercevoir sa noirceur, ses défauts. Il ne pouvait pas renoncer. Il se sentait obligé de la revoir, de la rattraper pour lui dire ses quatre vérités. Il n'arrivait pas à penser à autre chose. Il fallait qu'il la voit. Il n'imaginait pas rentrer chez lui sans avoir au moins une piste. Et pourtant... il se retrouva quelques minutes plus tard au bas de sa porte. Il était en colère, déçu.. sa vengeance n'était pas assouvie. Il se retrouvait à rentrer bredouille chez lui sans savoir où elle pouvait bien être. Mais il n'allait pas tarder à le savoir. Il n'eu qu'à ouvrir sa porte d'entrée pour la retrouver là, dans sa cuisine, en train de se servir dans le frigo. Il fut surpris de la voir là, se jeter dans la gueule du loup. Elle préparait certainement quelque chose. Elle avait certainement un plan, elle avait toujours besoin d'un plan, besoin de contrôler le moindre fait et geste de son entourage et d'elle-même. Mais maintenant qu'elle était là devant lui, elle allait comprendre qu'en fait ce n'est pas elle le maître du jeu. En tout cas pas ce soir. "Tu sais que je t'ai cherché toute la soirée? Et au final tu es là! Je parie que c'était une évidence pour toi! Pourquoi je n'ai pas pensé plus tôt! Tu n'as pas besoin de te cacher parce qu'évidemment tu n'as rien fait de mal." Il savait, il espérait, qu'en disant cela il allait avoir une réaction de sa part mais peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle se retourne un bol d'olive à la main. "C'est vrai que je ne vois pas trop l'utilité de me cacher! Tu veux une olive?" Ce petit air qu'elle arborait avait le don de l'énerver. Elle n'avait aucun respect, aucun respect pour lui. S'en était trop. Il s'avance vers elle, lui arrache le bol des mains. "Tu sais ce que j'en fais tes olives?" Dit-il dans un excès de colère. "Voilà ce que j'en fais tes olives Gaby!" dit-il en jetant le bol qui s'explosa contre le mur. Mais son regard ne s'attarda pas sur les débris.. Oh non ses yeux étaient rivés sur elle. Mais sa seule réaction fut qu'elle ferma les yeux. "La violence n'arrange rien tu sais? Je sais pourquoi tu es en colère. Mais je ne vois pas l'intérêt de me répéter encore et encore la même chose! S'est passé, il ne faut pas ressasser le passé." Comment osait-elle dire ça. Comment osait-elle arborait ce sujet-là avec autant de froideur. S'en était trop. Il fallait qu'il lui dise ses quatre vérités, ce qu'il pensait réellement d'elle. "Tu sais quoi Gaby tu es égoïste? Comment oses-tu parler de ça avec une aussi grande froideur! ça ne te touche pas! Cela va même pas faire deux semaines qu'il n'est plus là! Deux semaines qu'il est mort, que tu l'as tué! Tu réponds quoi à propos de ça?" D'une voix presque inaudible, Gabrielle répète sans cesse une phrase."Il était fini. Il m'a pardonné!""Comment oses-tu dire ça? Il s'est fait attaquer par ce fou furieux! Il n'avait pas besoin que sa petite-amie l'étouffe!" " Mais qu'est-ce que t'en sait ? Après son accident il n'était plus le même! Le meurtrier lui a coupé une jambe! Il ne voulait plus vivre, il me l'a expliqué! S'il y a une personne qui doit m'en vouloir ici ce n'est pas toi! Je ne veux pas recevoir de jugement de ta part! De plus comme tu me le rappelles si bien, c'était mon petit copain et pas le tien!" La voilà qui commençait à jouer sur les mots. Il n'avait qu'une envie sortir de cet appartement. Mais il fallait qu'il la fasse craquer, pour qu'elle montre son vrai visage.

Il se rapprocha d'elle, Gabrielle qui restait stoïque, le regard dans le vide. "Tu me dégoûtes Gaby je ne sais même pas comment il à pu tomber amoureux de toi! Tu es perfide, manipulatrice. Tu aimes le contrôle c'est comme une obsession pour toi! Je sais que si tu as tué Robbie c'est parce qu'il était un fardeau, cela ne convenait pas à miss Gabrielle! Cela endommageait sa petite image de fille parfaite! Mais tu sais quoi? Peut-être que ta comédie marche encore avec les habitants de cette île mais je t'assure, je t'assure que cela ne va pas rester longtemps comme ça! Prépare toi. Les gens ne sont pas dupes et je vais être l'un des premiers à essayer de leur montrer qui tu es vraiment! Une âme abominable tu entends?" Dit-il en appuyant ses propos en l'attrapant par les épaules. La voilà qu'il était en face d'elle et qu'il continuait à déverser des flots d'immondices à son égard. Pourquoi était-il si méchant, si hargneux avec elle? En y repensant cela avait toujours été le cas. Il y avait toujours eu une sorte de compétition entre eux. Depuis leur tendre enfance. Et cela ne faisait qu'empirer lorsqu'ils partaient en vacances sur l'île. Ils n'étaient jamais d'accord. De plus l'image de la parfaite petite fille, sage et innocente agaçait le petit garçon au plus au point. Il ne voulait qu'une chose qu'elle craque! Qu'elle montre sa vrai nature au monde entier. Mais il savait qu'il ne se battait pas contre n'importe qui, la preuve cela faisait bien deux minutes qu'il s'acharnait sur elle et elle ne répondait pas. Un doute apparu! Non il fallait qu'elle réagisse. Il décida d'utiliser la manière forte et décida de la secouer. Pensant qu'elle allait enfin lui répondre, l'insulter au moins. La réaction fut tout autre et bien plus violente. Chose qu'il n'avait pas vu venir. En effet il n'eut même pas le temps de se défendre qu'elle le poussa violemment, d'une force dont elle-même n'avait pas connaissance jusqu'à aujourd'hui. "Tu me touche encore une fois et je te coupe les mains! Si tu ne veux plus avoir affaire à moi d'accord! Ce n'est pas comme si nous avions une relation fusionnelle frérot!" Dit-elle dans un ton dur! Son regard était froidet noire, il n'avait jamais vu ça. Il lui fallut quelques minutes pour qu'il se remettes sur pied. Le regard de Gabrielle changea aussitôt lorsque son frère se releva. Elle essaya de l'attraper en répétant: "Je suis désolée, je ne voulais pas m'emporter, je suis désolée attends!" mais il ne voulait plus avoir affaire à elle étant donné qu'il venait d'avoir ce qu'il voulait. "T'es un monstre! Tu vas finir toute seule Gabrielle! Seule avec tes croyances à deux balles! Sache que j'aurais préféré que ce soit toi qui soit morte dans les bras de ce tueur plutôt que Robbie." Ce fut la dernière phrase avant qu'il parte. Laissant sa petite soeur, seule, en pleure. Mais il ne faut pas s'y méprendre ce n'était pas des pleurs de tristesse, mais plutôt de rage. Elle venait de se faire avoir par son propre frère et ça, ça ne devait plus se reproduire . Plus jamais.

* * *

"Tiens regarde c'est-elle dont je te parlais." "la fille aux cheveux blonds-blancs? Non tu rigoles?" "Je te promets! Cette fille n'a jamais fait aucune bavure! Pourtant, c'est une irlandaise et tu me connais? Je sais tout à propos d'eux! Mais elle n'a jamais bu d'alcool! Même après le décès de son petit-ami Robbie.." "Ah oui j'en ai entendu parler de cette histoire que ça peut-être glauque! Franchement moi si j'étais elle je serais déjà partie en courant! Elle doit-être sacrément dérangée pour rester ici!" "Tu ne me le fais pas dire! En plus ce n'est pas comme s"il y avait foule sous son perron si tu vois ce que je veux dire!" "Oui je vois très bien ce que t'insinue!" "Chut! Changeons de sujet elle arrive!" Tous les jours, c'était comme ça. Gabrielle devait supporter les petits ragots des vieilles filles qui n'avaient rien d'autre à faire plutôt que de critiquer, de colporter sur toutes les personnes qu'elles pouvaient croiser dans la rue. Alors,comme ça elle devait envisager de déménager. C'est vrai qu'une personne normalement constitué serait déjà partie suite à l'assassinat de son petit-ami. De plus elle n'avait pas de très bon rapport avec son frère et elle savait malheureusement que cela n'allait pas aller en s'arrangeant. Du coup la meilleure manière pour elle de se faire une nouvelle vie était de partir loin de cette ville. Mais ce serait se faire passer pour une lâche. Et ça Gabrielle ne pouvait l'accepter. Dès son plus jeune âge, l'opinion des autres était ce qui était le plus important pour elle. Cela devint très vite une obsession. Elle avait besoin de plaire, d'être irréprochable pour son entourage, comme pour la société qui l'entourait. Elle ne voulait pas être une fille banale qu'on croise dans la rue une fois et qu'on oublie la seconde d'après. Non Miss Jacobs avait un tout autre but: celui d'être reconnue et appréciée et pour que son plan fonctionne il fallait être irréprochable. C'est pour cela que, quand elle se retrouva à la hauteur des commères elle leur adressa un sourire, sincère.