Dancing with dead bodies ∞ JACK C.

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∞ Dancing with dead bodies ∞

Il y a trop longtemps que je n'ai pas fait de sport, et mon corps réclame. Quand j'étais plus jeune c'était une drogue, j'étais toujours fourrée avec les garçons à jouer au foot ou au basket... J'ai gardé cette passion, mais malheureusement, je n'ai plus autant de temps pour moi que je ne le voudrais. Quoiqu'il en soit, aujourd'hui, j'ai décidé de bouger un peu. Malgré tous les efforts du monde, je n'ai pas réussi à traîner Alex avec moi, alors que j'avais pourtant déployé l'argument des photos et tout... Ma soeur est une fainéante. L'après midi est déjà bien avancée, alors je me dépêche d'enfiler une tenue de sport, attache mes cheveux en queue de cheval au sommet de con crane et passe la porte. Mon ipod accroché à la bretelle de mon soutien gorge, je me mets à courir. Pour être honnête, les premières minutes sont très difficiles, mais plus les minutes passent, mieux je me sens. Je laisse mes pas me guider, et instinctivement, mon corps m'entraîne loin des quartiers résidentiels. Faire du sport entourée de béton, c'est pas terrible je trouve. Sans trop m'en rendre compte, au rythme de la musique, je me retrouve à l'orée des bois. Après avoir hésité quelques secondes, je finis par y entrer tout de même. Je sens que ce n'est pas une excellente idée que d'être seule dans cet endroit que l'histoire a décidé lugubre... Mais je ne peux tout bonnement pas rebrousser chemin maintenant, j'en veux encore. J'essaye de faire passer l'appréhension en me concentrant sur la musique et chante, tout bas : biiiig black hooooorse, and the cherry tree, I can't quite get there ... je sursaute, interrompue dans mon élan. Non, tu rêves, c'est ton imagination qui te joue des tours. Pourtant, je suis a peu près certaine d'avoir bien vu. Un long frisson glacial parcourt mon échine et retourne quelques pas en arrière. Je pousse un cri, venant du fin fond de mes poumons. Un cri à percer vos tympans, à faire fuir les oiseaux. Sur la gauche du chemin, à l'écart des regards, une main marbrée git sur le sol. Mes doigts tremblants décrochent les écouteurs logés dans mes oreilles et, désormais muette, je m'approche du corps. C'est alors l'évidence. Une chevelure de feu, une peau claire et un corps grand et svelte. Maman... Evidemment, je sais que la pauvre femme n'est pas ma mère, mais diable ce qu'elle lui ressemble. Je perds alors tout contrôle, tout sens de l'espace, du temps. Je ne distingue plus cauchemar et réalité. Je me sens tomber à terre, tout près de l'inconnue. J'enlève ma maigre veste et la dépose sur son corps à elle, couvrant, par pudeur, les lacérations sur son abdomen. Mes doigts fins ferment ses paupières. Je prends sa main entre les deux miennes et pleure en silence. Des larmes violentes, amères. Des larmes de détresse, de colère. Des larmes d'incompréhension.
Je reste dans cette position durant un long moment. Des minutes? Des heures? Je ne saurais dire... En tout cas la nuit commence à tomber et ma lèvre est bleue de froid. Pourtant, je ne bouge toujours pas.

► PSEUDO

~ Walking with a friend in the dark is better
than walking alone in the light.
21h55

Le feu crépitait. Saul et Jack venaient de finir le dîner, et ils s'étaient posés tranquillement devant la cheminée. Saul était allongée sur le canapé, lisant un vieux magazine qui traînait depuis des mois sur la table basse. Jack, assis en tailleur devant la structure en brique, entretenait le feu et s'y réchauffait. Il jeta un regard amical en direction de Saul qui n'y prêta pas attention. Il ne voulait pas lui dire, mais de voir ce canapé occupé par quelqu'un d'autre que sa personne lui faisait plaisir. Margaret et lui s'y asseyaient souvent, lisant ou jouant devant le feu. Certes, la chaleur du bois va dans toute la maison grâce aux tuyauteries installées, mais le meilleur endroit reste devant cette cheminée. L'odeur s’incruste alors dans les vêtements et Jack adore porter au travail les pulls ayant sécher grâce au feu. Il se sent plus à la maison et cela lui sert à tenir la journée en quelques sortes.
La chaleur sur son visage est impressionnante, le feu flamboyant le prend et le brûlerait presque. Il ferme les yeux, n'écoutant que le crépitements du bois. Au bout de quelques minutes, la pièce devient de plus en plus sombre. Machinalement, il tend son bras vers la réserve. Rien. Il se lève doucement, enfile ses bottes, une veste chaude et saisit le fusil de chasse qui traîne dans la cuisine. La forêt est un des lieux les plus dangereux de la ville, tout le monde le sait. Quand on lui dit cela, Jack a parfois bien du mal à se retenir de répondre " Les accidents de la route ont fait plus de morts que ce tueur, j'ai plus de chances de vivre en habitant en dessous de l'arbre où il pend ses victimes qu'en conduisant une voiture ". Son pas est assuré et rapide, il n'a besoin que de quelques branches et il a envie de rentrer au chaud le plus vite possible. Peu à peu il s'enfonce dans la forêt, laissant derrière lui sa maison et Saul. Il fait noir mais la lampe de poche éclaire suffisamment. Il entend des craquements de brindilles derrière lui. Il cesse de respirer et se retourne alors pour constater que ce n'est que son chien qui le suit. "Putain le chien, tu m'as fais peur. Saleté de clébard ! ". Il continue son chemin, se rendant compte qu'il n'est pas aussi rassuré qu'il le voudrait. Il se baisse pour ramasser des branches et se rend compte que deux silhouettes se distinguent au sol. Connaissant la réputation de cette forêt et ayant lui-même découvert un ou deux cadavres, Jack accoure, le fusil empoigné par sa main ferme, le doigt sur la gâchette. Cette fois-ci c'est différent des autres fois, la nuit est sombre et ce silence qu'il affectionne temps est alors inquiétant. Une femme se trouve là, accroupie, tenant la main de ce qui semble être un nouveau corps sans vie, un nouveau cadavre, une nouvelle victime. " Madame, qui que vous soyez, levez-vous et écartez-vous de ce corps " dit-il, la voix claire, forte et autoritaire. Son fusil est droit, pointé vers elle. Un moindre faut pas et il lui éclaterait la clavicule sans aucune pitié. " Et les mains bien en évidence! "

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J'ai paniqué. Tout bonnement paniqué. Je ne sais absolument pas ce qu'il s'est produit. Enfin si, je crois le deviner... Je n'ai jamais pu être avec ma mère dans les derniers instants de sa vie. Je n'ai jamais su si elle était morte sur le coup ou dans d’atroces souffrances, seule, à l’hôpital. Rien que cette idée accentue mes pleurs ainsi que la pression que j'exerce sur la main glaciale et marbrée de cette pauvre femme.
Tout mon corps tremble. Des frissons de chagrin, de peur, de panique. Mais surtout des frissons de froid. La nuit est tombée et je n'ai presque rien sur le dos puisque la petite veste qui suffisait à peine à me réchauffer recouvre désormais les plaies de l'inconnue. Pourtant, il ne me vient pas à l'idée de bouger. C'est comme si mon corps était aimanté à celui de la défunte, comme si ne n'existais plus que pour lui tenir la main.
Je fais abstraction de tout ce qui nous entoure, plus rien n'existe. Si bien que je n'entends pas les pas qui s'approchent de moi. " Madame, qui que vous soyez, levez-vous et écartez-vous de ce corps. Et les mains bien en évidence! " Je pousse un petit cri strident, puis me reprend, séchant mes larmes. Je ne sais pas ce qui se produit dans mon corps, mais mon attitude change. Sans bouger d'une semelle, je plonge mon regard dans celui de mon agresseur -enfin, de celui que je pense être mon agresseur- et dis, d'un air assuré et défiant : Vous allez me tuer aussi, c'est ça hein? Allez y, faites ce que vous voulez de moi, juste laissez Alexis tranquille.
Je ne sais pas ce qu'il m'est passé par la tête... Ma soeur n'est même pas là... Franchement, Ella, c'est le truc le plus con que tu puisse faire. Un type vient pour te tuer et toi tu lui dis : vas pas tuer ma soeur. Tu crois qu'il va aller faire quoi maintenant, hein? Aller sagement au fond de son lit parce que je le lui ai demandé? Mais non, il va s'empresser de courir chez toi. Oh mais quelle débile tu fais Maya, c'est pas vrai...

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► PSEUDO

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Le corps n'était pas en décomposition mais rien que de penser qu'un corps sans vie se trouver devant lui donner l'impression qu'une odeur nauséabonde était présente et montait doucement jusqu'à ses narines. Jack refoula une envie de vomir et détourna le regard quelques minutes de cette scène d'horreur. Après tous ces corps trouvés, il n'était toujours pas habitué. Sa main se faisait moins ferme autour du manche du fusil, qu'il baissa tout doucement à la vue du visage de la femme qui se tenait près du cadavre. Rousse, l'air fatigué, mortifié même. Sa peur se faisait ressentir dans chacun de ses traits du visage. Te laisse pas avoir Jack, elle a juste peur parce qu'elle vient de se faire prendre alors qu'elle vient de tuer quelqu'un. Néanmoins sa remarque lui fit changer d'avis. Directement rassuré, il baissa son arme, se voulant confiant. Alexis ? hmm, Jack avait beau cherché dans sa mémoire, il n'en connaissait aucune. Alexis ? vous... vous parlez du cadavre ? Jack regarda le cadavre féminin, interloqué. Qu'allait-il lui faire de plus qu'elle n'avait déjà subit ? elle était déjà morte de toute façon. Désemparé, il répondit : " euh.. je.. je ne lui ferai rien ? " . Voilà qu'il était face à une timbrée. Cela n'était pas étonnant en même temps, qui se baladerait dans la forêt où l'on retrouve des dizaines de cadavres, en dehors d'un timbré ? Jack se sentit alors fou. Il se trouva des excuses, que c'était pour le bois et en aucun cas une espèce d'envie morbide de découvrir encore un corps froid. La timbrée se tenait proche du cadavre, comme si elle lui donnait une longue étreinte. Il s'avança, prit par les épaules la folle qui avait visiblement posé son gilet sur la défunte, et la décolla du mort. Il enleva son épais manteau qu'il posa sur ses épaules, se servant alors du chien comme manteau de secours. Le chien le regarda, choqué de voir tant "d'affection" ou du moins d’intérêt de la part de son maître et se laissa faire. " Oui, bonjour, je viens de trouver une femme près d'un cadavre dans la forêt ..." une fois la conversation finie, il regarda la rousse, toujours absorbée par la scène. Jack prit un risque et d'une voix sèche dit : " Si vous n'êtes pas le tueur, qu'est-ce que vous foutez dans cette forêt à cette heure-là ? "

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