J'ouvre les yeux. Merde, il est neuf heures. Neuf heures déjà. Ça veut dire que je suis en retard, ça veut dire que je vais me faire arracher la tête par Elias aussi. Le pauvre, déjà que je lui traîne dans les pattes, alors, si en plus je suis à la bourre quand il a besoin de moi... Faussement paniqué, j'en tombe de mon lit. Aïe, mon nez... J'ai encore plus mal qu'hier. Bah, après tout, c'est ça de jouer les cascadeurs : on en ressort pas indemne. Douloureusement, je me relève, et parcours la maison de long en large, de haut en bas, je fais toutes les pièces le temps de me préparer, d'avaler quelque chose. Je n'ai pas de temps à perdre, je suis pressé. Et pourtant, je trouve quand même le moyen de traîner quelques instants devant la télévision. La chaîne des informations est au programme, comme d'habitude dans cette maison et en compagnie de Lizbeth, cette pseudo-mère, j'écoute les nouvelles. Toujours aussi funestes, à Cascade Locks. Les meurtriers ont encore frappé apparemment ; une jeune femme a été retrouvée pendue dans la forêt. Rien que cette idée me donne des hauts de coeur ; heureusement qu'ils ne montrent pas les images, je crois que je serais en train de renvoyer mes céréales. Quelque part, cette affaire me fait peur... Et mes pensées vont immédiatement vers Tris, qui est guide en forêt. J'ai peur pour ce semblant de famille qui me reste, mais pour moi aussi... J'ai fui le Wyoming pour fuir les ennuis, il faut croire que ces derniers me collent à la peau... Je déglutis péniblement, Liz change de chaîne en voyant à quel point les nouvelles me perturbent. « Tu m'as pas dit que tu étais en retard ? » « Ouais, si, c'est ça, je reviens pour midi normalement. » « Allez, file. » Pas besoin de me faire prier, je chope mon sac à dos, saute les marches quatre à quatre jusqu'au garage, et je chope mon vélo, pas le temps de chercher le casque pour faire plaisir à la brune qui me regarde partir de la fenêtre, je souris, et je m'élance déjà à toute allure sur le grand boulevard, jusqu'à rejoindre les rues de la ville. C'est bien là que les choses se corsent ; si Cascade Locks n'est pas comparable à New-York ou Chicago, les automobilistes n'en sont pas moins redoutables. Enfin, comme à mon habitude, je n'y fais pas tellement attention, je fonce sans chercher à freiner, regardant droit devant moi. J'esquive une fois, deux fois, sans difficulté. Et la troisième, c'est bien plus problématique. Je débouche à toute allure sur une grande route, sans me rendre compte qu'une voiture passe au même moment. Résultat ? Pas le temps de freiner - encore aurait-il fallu qu'il y ait des freins sur ce maudit vélo - que je me retrouve à foncer droit face à la caisse. On aurait pu s'attendre à un ralenti digne des films américains, une cascade spectaculaire dont je me serais sorti sans une égratignure... Niet, c'est que dans les films que vous verrez ça, malheureusement. Sans avoir le temps de réagir donc, je percute la voiture. Premier réflexe ? Me protéger le visage, c'est certainement pour cela que mes coudes viennent en premier taper contre le par-brise. Je retombe d'ailleurs sur le côté, glissant du capot pour venir m'écraser comme une pauvre merde par terre. Face contre le sol, je ne boue plus. Aïe. Je crois que j'ai mal.

Ton réveil sonne et tu soupire, d'un simple geste tu l'éteint, la nuit à été courte pour toi. Des disputes, encore des disputes et la dernière en date s'est déroulée la veille. Tu as mal dormis, tu as mal aux côtes et tes poignets sont endoloris, tu vas encore devoir bien choisir tes vêtements ce matin. Tu t'es rendormie, le sommeil à été plus fort que toi mais une petite voix dans ta tête t'avais rappeler que tu devais te rendre au travail incessamment sous peu. Tu sautes du lit et tu commences une course monumentale pour te rendre présentable, si tu ne te dépêche pas tu sera en retard et tu n'en as pas envie, la directrice est une conne en plus de ça et rien que de savoir qu'elle pourrait te prendre la tête te mets hors de toi et tu prends avec toi ton nécessaire de maquillage, engloutis un chocolat chaud avant de te précipiter dehors pour prendre votre belle voiture. Tu la sort de l'allée et tu te mets en route, tu traces ta route plus précisément, t'en profites pour te maquiller un coup. Le maquillage pour toi c'est relatif, tu te mets un petit peu de crème et du liner à la base des cils, jusque là tout va bien, tu mets du mascara sur chaque œil et au moment de rabattre le miroir de la voiture tu percute quelque chose, quelqu'un plus précisément. Tu appuie sec tu la pédale de frein en poussant un cris de surprise et d'horreur, ton cœur s'accélère et tu hésites un instant à sortir et un énorme impact à pris place sur ton pare-brise, si Arthur voit ça il sera furieux. C'est une des premières choses que tu t'es dite, il faut dire en même temps que tu cogitais pas mal. Tu descends alors de ta voiture en laissant la portière ouvert et tu fais le tour du véhicule. Un vélo tout défoncé gisais sur le sol face à ton monstre de voiture, ce n'est pas la petite bête qui mange la grosse, non jamais. Tu as rapidement appuyé sur le frein, le choc a dû être moins rude, enfin c'est ce que tu t'efforces de te dire. C'est en t'approchant du côté droit de la voiture que tu te rends compte que ce que tu as percuté est un jeune homme « Oh mon dieu ! » sont les seuls mots que tu as réussis à dire, tu te précipites vers lui pour voir comment il va, évidemment tu ne t'attends pas à ce qu'il soit au taquet, mais tu espère de ne pas l'avoir tué. « Oh putain j'ai buté un mec ! » commences-tu a paniquer avant de te pencher sur lui et de le tourner vers toi, ses avants bras semblent avoir le plus pris, sous le coup de la panique tu t'autorises à lui mettre quelques claques pour qu'il revienne à lui. « Monsieur, monsieur... ? » tu le secoues un peu et tu l'observe pendant un court moment avant qu'il ne revienne à lui. Plus de peur que de mal, enfin c'est ce que tu te dis... « Monsieur vous allez bien ? » tu t'assieds sur tes talons, les genoux contre le sol tu continues de l'observer, tu comptes bien évidemment lui faire part de ton ressentis, qu'elle idée de surgir de nulle part et au milieu de la route, merci, grâce à lui tu vas vraiment arriver en retard et t'es bonne pour faire réparer la voiture, mais chaque choses en son temps. Là c'est sur que tu vas avoir besoin d'un joint.