Un meurtre effroyable a été commis. Vous avez perdu l'un des vôtres, et les tueurs ne comptent pas s'arrêter là. Tenez-vous au courant de l'identité des victimes grâce à la rubrique nécrologique de la gazette. Et surtout, soyez très prudents.
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 (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.

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Bentley W. Morrison

Bentley W. Morrison

MURKY DAGGER► PSEUDO : V.
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MessageSujet: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyMer 6 Fév - 20:56





Elle hurle. Dans la pièce à côté, j'entends la voix de cette femme que je ne connais pas. Une histoire d'enfants, de séparation. Un truc compliqué, et j'allume le robinet pour me forcer à ne pas écouter. Je ne veux pas savoir. On n'écoute pas les gens qu'on ne connaît pas. Alors debout devant l'évier, j'écoute l'eau couler. C'est idiot parce que j'aime pas l'eau. Nager je veux dire. Le risque de se noyer est trop grand. Statistiquement, c'est pire que d'aller courir, d'aller danser. Pire. Mais l'eau qui s'écoule du robinet, elle m'importe peu. Alors j'attache mes cheveux, je détache mes cheveux. Et puis finalement, la voix se tait, une porte claque, et j’éteins le robinet. Je n'aime pas être ici, seule. Je n'aime pas non plus l'idée de dépenser la fin de mes économies pour ça, pour des hurlements nocturnes, et des hommes frappants à ma porte, persuadés d'y trouver quelqu'un d'autre. J'ai décidé de ne plus ouvrir la porte. Et puis de le trouver rapidement. Parce qu'il m'aidera. Ou je reprendrais la route dans l'autre sens, je ne sais plus. La vérité c'est que j'ai jamais su. J'ai jamais compris pourquoi je prenais ce bus là, dans cette direction là. J'ai jamais compris ce que je fuyais. La scène je la vois, je la revois même, et à force d'en changer la fin, j'oublie la vérité. Comme un livre dans ma tête, une histoire qui défile et dont je perd le contrôle. Parfois, il envoi tout balader. Le reste du temps, il court derrière le bus pour m'empêcher de partir. Comme dans les histoires. Parce que mon père avait raison, je me suis perdu dans mes livres. Il n'a jamais courut après le bus. Mon père avait sûrement raison, la télévision, y a que ça de vrai. Le regard posé sur son écran, il devait mieux la comprendre, lui, la réalité. Alors devant le miroir, je souris, comme pour m'y raccrocher, à cette réalité. C'était une technique de ma mère, elle disait qu'avant ses rendez-vous, elle faisait ça, qu'à force de se voir sourire dans le miroir, elle riait pour de vrai. Alors je souris. Je trouve ça idiot. En même temps ça m'amuse. Et puis finalement, je troc mon reflet contre ma veste laissée à l'abandon sur le lit. Allez viens, on s'arrache.

Mon sac sur le dos, mes doigts s'amusent avec les clés. La totalité de mes affaires là sur mon dos, la femme à l’accueil tient a ce que chaque matin, je lui rende son bien, la clé de son palais. En gros dans l'entrée, comme garantit de qualité, y a marqué que son môtel il est ouvert depuis plusieurs dizaines d'années, alors a elle aussi au début, je lui ai demandé si elle savait, si elle le connaissait. Je me suis dis qu'en dix ans, elle avait du le rencontrer. Lui, le gamin de Cascade Locks. En tout cas c'est ce qu'il racontait. Mais entre deux grognements, elle m'a glissé qu'elle avait d'autres trucs à faire, des papiers à faire, le ménage de la 18 à terminer. J'ai pas cherché plus loin. Alors ce matin là, j'ai pas cherché plus loin non plus, quand je suis rentrée dans la pièce qui servait d'entrepôt à client, quand en glissant les clés sur le comptoir, j'ai brièvement aperçu ce type qui rentrait, guitare sur le dos. J'ai pas non plus fais attention, quand elle m'a souhaité bonne journée, et que du bout des doigts, j'ai rattrapé la porte qu'il laissait se refermer. Non, je n'ai pas fais attention. Et puis je me suis assise sous l'abri bus, carnet en main, cherchant où aller. Le type à la boulangerie m'avait parlé d'un Siggers à l'église, et je finissais par croire que je m'étais trompé, que je ne trouverai pas ici ce que j'étais venu chercher. Rhett. C'est tout. Pourquoi lui, je l'ignorai. Peut-être parce qu'à l'époque de Portland, on se l'était répété, qu'un jour, on viendrait ici pour le voir. En dehors de l'école. Là sous mon abri bus, malgré l'absence de miroir, je souriais. Mon projet était idiot et sans intérêt, et je décidais de retourner au môtel, dans cette chambre que j'appelais mienne. Stop. Faire les démarches en sens inverse, récupérer ma brosse a dent, trouver de la monnaie, acheter un truc a manger, et avec un peu de chance, je serrais en mesure de prendre le prochain bus qui m’amènerait vers Denver. Les gens parlent de bêtes, de psychopathes cachés dans la foret. Mais la vérité c'est que la seule malade ici, c'est moi. On ne part pas chercher un type qu'on connaît à peine. Ça ne se fait pas.

Pourtant lorsque je me retourne, prête à tout laisset tomber, il est là. Au milieu de ce décors qui depuis quelques jours est devenu mien. Bordel. J'avais tout prévu, tout pensé, et pourtant j'oublie tout. J'avance. S'il te plait, ne disparais pas. Pas toi. Alors dans ma tête, je l'entends, la voix de cet amoureux qui me hurle mon irresponsabilité. Chut, tais toi. J'avance vers cet ami qui n'en ai pas un, cet homme finalement inconnu, et puis je m'arrête. Pas trop proche de lui. Lui, le type à la guitare. Ce gamin à la chevelure indisciplinée. « Rhett ? » Alors il se retourne, ou du moins il commence, et je ne suis même pas sûre de le reconnaître quand j'avance dans sa direction, venant enrouler mes bras autour lui, blottir mon corps contre le sien. Allez Rhett, transforme toi en prince charmant. Sauve-moi.

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Rhett Siggers

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MURKY DAGGER► PSEUDO : Emmecie
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BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Ne devient pas écrivain qui le veut. Pour écrire, il faut être passionné. Passionné de quoi, de qui, ça, ce n'était pas aisé de le dire. Souvent, ces écrivains, ils parlent d'amour, ils parlent de sexe, de politique et de leur colère envers la société. Souvent, ils parlent de peine, de coeur brisé, de lieux mystiques, de lieux envoûtants où se déroule le plus souvent des histoires à en faire pleurer, à en faire rire et à en faire réfléchir. Pouvait-on parler de passionné quand il s'agissait de vivre sans vraiment le faire, préférant survivre jusqu'au lendemain que de s'élancer volontairement dans une étreinte fusionnelle avec le Destin et de tenter le Diable pour tester ses limites et découvrir ses passions? Je l'ignorais. J'ignorais tout de ce qu'était réellement un écrivain, du moins au sens implicite, car je ne me voyais pas avoir l'étoffe d'en être un. Ce que je connais de l'amour se résume en un mot simple qui s'exprime simplement, rien. Je n'ai aucune notion autre que ce que j'ai pu en lire, de pu entendre parler et de ce que l'on affiche au cinéma, et autant dire qu'il est difficile de mettre un pied devant l'autre avec une certitude au vu de ces visions diamétralement opposés, passant d'une passion modérée à dévorante, d'un amour chaste à des amours de jeunesses, des tumultes passagères et des étreintes éternelles. Il en allait de même pour débattre de la mort en couchant des mots sur une page blanche, croyant y comprendre quelque chose et parlant de façon touchante d'un personnage l'ayant vécu, de près ou de loin, survivant d'un être aimé, fauchant un étranger et encore une connaissance. Il fallait choisir le temps, l'époque, il fallait s'imprégner complètement de l'univers duquel on devenait Dieu, et je n'avais pas cette ambition. Moi, organiste dans une église, prendre la place de Dieu et de régner en dictateur sur la vie fictive de personnages n'ayant jamais existé, tout droit sortie d'une imagination qui peine à fonctionner à plein régime. La page blanche. Là, devant moi, sous une lumière tamisée de cette vieille lampe de chevet que j'avais amené de la maison et qui ornait le bureau de ma mère. Les coudes posés de part et d'autres, broyant du noir devant cette énième tentative infructueuse de composer, d'écrire, de sortir les mots qui sont coincés dans ma gorge et dans mon poignet, refusant catégoriquement de former un ensemble de mots qui, judicieusement assemblés, deviendrait phrase puis paragraphe. Je n'ai qu'à prendre la tête entre mes mains pour refouler des larmes de colère, d'impuissance, lassé d'aspirer à quelque chose qui me prendra cinquante ans. Je contracte la mâchoire, respire un bon coup, tente vainement de prendre le dessus. Chose qui n'est pas aisée, jusqu'à ce que la vibration de mon téléphone me tire de mes rêveries. On a besoin de moi, pas pour écrire ni pour jouer, mais pour rendre service. J'enfile ma veste, passe mon étui de guitare en bandoulière. Si j'ai le temps, j'irai la faire accorder au passage. C'est le seul truc avec lequel je suis doué. Je m'intéresse à cette mission, plus par ennui et lassitude que dans l'optique de me faire valoir. Se montrer utile, voilà quelque chose d'intéressant de stimulant, d'être essentiel à autrui afin de concrétiser un bien-être, même quand il s'agit de passer par la pharmacie pour la tenancière du motel qui ne termine pas avant minuit le soir et dont les enfants ont fui Cascade Locks dès qu'ils en eurent l'âge...

Il faisait doux, le temps semblait vouloir détendre l'atmosphère alors que les tensions étaient à leur comble sous certains toits. Quelques familles pleuraient un proche, et nul doute jamais le croque-mort de la ville n'avait vu autant d'activité au sein de son salon funéraire. Il faut dire que c'était les jeunes comme les vieux qui trépassaient, toujours d'une manière violente, laissant des âmes éplorées à des kilomètres à la ronde. Cette communauté se déchirait afin de découvrir une vérité sur laquelle même les autorités ne parvenaient à mettre le doigt, le - ou les - coupable laissant courir et se jouant de cette longueur d'avance qu'il possède à tous les coups. On se montrait courtois, sans jamais réellement se soucier d'autrui, après tout, peut-être était-ce celui qui avait assassiné froidement la jolie petite blonde, la nièce de monsieur Arrows qui venait de célébrer son dix-neuvième anniversaire... « C'est Greta qui m'envoie, il ne lui reste plus aucun comprimé ». Le pharmacien sourit, me tend le paquet, me demande de mes nouvelles avant de s'intéresser de près aux allées et venues de mon frère Adriel. Je le remercie prudemment, attrape le sac de papier entre mes doigts, et prend le chemin du motel où elle doit trépider d'impatience de recevoir ses anxiolytiques. Elle les bouffe comme des Smarties, mais personne n'est là pour la raisonner, tous les siens ayant fui Cascade Locks. Il ne reste plus que les voisins, nous, pour veiller sur cette vieille chouette qui est presque aussi agréable qu'un contrôle surprise. Seulement, je ne sais pas dire non, et puis qui d'autres voudraient bien concevoir rendre service à cette drôle de femme...

« Rhett ? ». Une voix qui me tire de mes rêveries alors que je rangeais un billet de cinq dollars dans mes poches. Je ne la reconnais pas, cette voix cristalline. Et pourtant, je me retourne, un fin sourire aux lèvres alors que ce dernier disparait alors que mon visage se décompose. Elle, ici, après tout ce temps? Je regarde derrière elle, persuadé qu'il s'agit d'une blague de la part de mon ancien colocataire, mais personne. Je suis alors obligée de réellement croiser son regard, évaluant encore la possibilité que je sois en train de délirer. Pourtant, ce n'est ni la canicule, ni la pleine lune. Alors je dévisage chacun de ses traits alors que l'image que j'ai d'elle se matérialise devant mes yeux, lorsque je l'ai vu chanter lors de ce dernier concert où j'ai assisté avant de quitter définitivement Portland. J'ai mis une journée entière à me remettre, incapable de tenir un propos cohérent, complètement retourné par cette voix gracieuse, lourde, qui semble traîner avec elle tous les maux du monde. Je reconnais ce visage, ces traits anguleux, ces cheveux couleur miel qui mange son visage sans pitié, ce teint d'albâtre où des pommettes saillantes dévoile une teinte de rosée que je ne lui connaissais pas. Je n'y connaissais rien, parce que je ne savais rien d'elle, Bentley. Ce nous infime qui nous lie se résume à une tierce personne, ce nous se compose d'un autre et puis c'est tout. J'arque le sourcil, crispant mes doigts sur le sac de papier. Cela fait un boucan infernal, ou alors mes oreilles me jouent un tour « Bentley ». J'ouvre la bouche, la referme, consterné, anesthésié. Je passe une main dans mes cheveux, arque les sourcils, avant de croiser mes bras sur mon torse, me raclant la gorge « Il y a longtemps ».
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On parle du temps comme de quelque chose de bon. du temps qui bonifie les gens, qui fait qu'on tombe amoureux, qu'on oubli tout le reste. Le temps qui fait naître les papillons au creux du ventre, le temps à attendre avant un mariage, avant une naissance, avant les prochaines vacances ou même avant les fêtes. On parle du temps qui rapproche des amants heureux, de celui qui adoucit après une dispute trop violente. On parle d'un temps sec ou même d'un temps pluvieux. D'un temps moderne ou bien passé. D'un temps de chien, d'un temps fort ou même des temps modernes. Mais on ne parle jamais du temps qui s'écoule, du temps qui éloigne. Il y a longtemps, et pourtant il ignore combien j'ai trouvé ça court, combien le temps là bas est passé rapidement. Pourtant on dit de prendre son temps. C'est peut être pour ça finalement, que je suis là. Parce qu'il est mon dernier souvenir d'un temps qui s'écoule lentement. D'un temps qu'on ne souhaite pas oublier. Alors oui, il y a longtemps, et j'ignore de quelle manière me comporter. Alors je m'écarte, posant le regard sur un homme que je ne reconnais pas. Là, les bras croisés contre sa poitrine, je le trouve plus fort, peut être plus grand aussi. Oui, voilà, plus grand. En quelques mois, il a du changer, et finalement, ce n'est peut être plus celui que je venais chercher. Je me souviens la première fois, quand il m'a fait rentrer dans sa chambre pour l'attendre. Il disait qu'il n'en avait que pour quelques secondes, alors assise sur le lit, je l'ai attendu. Finalement, c'est Rhett qui est apparut. Il était étrange. Différent. Peut être parce qu'il m'adressait a peine la parole, et qu'il ne me regardait jamais dans les yeux.

Alors je lui souris, parce que j'ai toujours aimé lui sourire. Je voudrais lui avouer que je suis contente, de l'avoir retrouvé. Que je suis ici pour lui et pas pour la beauté du paysage. Mais j'en suis incapable. Alors je souris. "Il y a longtemps aussi que j'ai envié d'un café. Tu bois tu café Rhett ?"C'est étranger cette impression de perdre tout contrôle. Assise dans le bus qui m'amenait ici, à part l'horrible grésillement de la radio, je semblais tout contrôler. À l'abris du motel, je contrôlais mon peu d'intimité, planquée derrière des rideaux usés. Mais la Rhett, face à toi j'ai l'impression d'être à poils. Et je déteste ce sentiments. Alors je jette un coup d'œil, a cet homme qui tient sa compagne par la taille, histoire de les mettre a poils eux aussi. de briser leur intimité a eux. Je perd quelques secondes a devisager cette même compagne qui semble fatiguée. Tant pis pour elle. Tomber amoureux mademoiselle, c'est un truc d'idiots. Un truc pour les gens naïfs. Alors maladroitement peut être, je glisse la main dans lmes cheveux. J'aime les motels parce qu'ils grouillent de vie, de gens et de bruits. J'aime m'allonger et savoir qu'autour, la vie continue, y a des silences qui se brisent. Certains silences, plus effrayants que d'autres, plus intime même. Je veux dire qu'y a des bruits qui touchent plus que d'autres. Ceux qui rappèlent des choses. Qui bousculent le temps et tracassent la mémoire. Et au milieu de cette mémoire en bordel, il est la, lui, debout sa guitare sur le dos.

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BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
« Rhett, j'ai invité Ben à crécher ce soir, ça te- ». Il n'a pas le temps de terminer que je hausse les épaules, répondant du tac au tac « Non mec, tu fais ce que tu veux ». Il n'était pas du genre à demander à ce que l'on se répète, et un sourire éclaire son visage. Si j'étais le moindrement consciencieux, j'aurais sans doute percuter qu'il ne s'agissait pas d'un pote, à moins que celui-ci soit extrêmement intime afin de partager un lit simple. Mais je n'étais pas méfiant, pas plus que je songeais sciemment à ce qu'il voulait bien dire, aujourd'hui. Je grattais maladroitement ma guitare, grimaçant parce que les accords ne revenaient pas au même que je figurais dans mon esprit. Contracter la mâchoire, se montrer mécontent de ne pas être aussi bon que je le voudrais, travaillant sans relâche à me mettre dans les doigts - à les faire saigner, très souvent - qu'ils finiraient par jouer de cet instrument au moins aussi bien que je le voulais, et si je devenais un Mozart de la guitare, c'était encore mieux. Mais je ne me faisais pas tant d'illusions, j'ai beau être rêveur, je ne suis pas complètement désaxé non plus. Alors je penche la tête à en avoir des torticolis, les doigts fissurés, cornés, brisant consciemment la peau qui les recouvre pour les habituer à la corde de l'instrument. J'enfile mes lunettes - ce que je ne fais jamais - pour mieux voir le mouvement de mes doigts, le passage d'une note à l'autre, me laissant envahir par ce bonheur incandescent que me procure la musique. Il est peu perceptible pour autrui, mais je me sens bien à l'intérieur, autant dire que ça relève d'un miracle « Encore là? Tiens voilà, je te présence Ben ». Ben n'avait rien d'un Ben, mais de Belle dans les films de Walt Disney. Combien de temps m'avait filé entre les doigts alors que le soleil se couchait dehors et que je me trouvais face à une demoiselle, belle comme le jour, qui me tendait doucement sa main. Mes doigts se crispant sur ma guitare, je finis par me redresser et, péniblement, joindre ma main à la sienne. Me présentant avec mon tact inexistant, ce qui fait marrer mon coloc. N'en reste pas moins qu'à la nuit venue, plus tard dans la soirée, je croise son regard à elle alors qu'elle est écrasée contre son torse à lui, un bras possessif entourant sa fine taille. Je lui adresse un sourire qui vient de loin, captant son regard un temps avant de me retourner face au mur, sentant encore son regard perçant dans mon dos. Autant dire que le sommeil ne me vint pas rapidement ce soir-là...

Ben. Ici. À Cascade Locks, après un silence radio qui remontait à si longtemps que je ne savais trop que dire, que faire, comment réagir. Elle était belle, aussi belle qu'elle avait l'habitude de l'être sans jamais vraiment s'en soucier. Et elle souriait, comme si on se croisait par hasard à Portland, où elle évoluerait en tant que ténor dans une compagnie ou dans une troupe de musique. Mais non, c'était près du motel de Cascade Locks, ma ville natale, où je trimballe guitare et médocs comme un petit enfant troublé pour rendre service à une vieille femme aigrie. Que peut-elle bien faire dans les environs? « Il y a longtemps aussi que j'ai envie d'un café. Tu bois du café, Rhett? ». Je mords l'intérieur de ma joue, aussitôt - et bien heureusement - dérangé par Greta, qui attrape le sac en prononçant un merci à demi-étouffé, avant de se tourner vers elle. Lui indiquant ce qu'elle voulait savoir. Mon sourcil se hausse de lui même, elle crèche ici? J'oublie ses mots, sa voix douce, son regard interrogateur. Ah, oui. Le café « Je t'invite si tu veux ». Je me surprends moi-même, et Greta au passage qui, un peu plus loin, traîne volontairement en sachant pertinemment que je finirai par perdre pied. Je supporte pas les femmes et l'aura qu'elles dégagent, ça fout en l'air mes capacités conversationnelles en deux temps, trois mouvements. Je la vois sourire, d'un sourire vrai, avant de faire volte-face en m'invitant à la suivre. Je serre la sangle de ma guitare, la suivant à un pas de distance, derrière. Conscient de ma connerie, je la rattrape, la regarde du coin de l'oeil, ne dit rien. La question me brûle la langue, les lèvres et la gorge. En fait, elle me consume en entier « Tu me diras ce que tu fais ici? ».
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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyJeu 7 Fév - 21:24





J'aimais la musique. Je ne dis pas par là que je ne l'aime plus, non. Mais c'est différent. La musique a perdu son sens. Gamine, je voyais ça comme un moyen d'échapper au moule familiale surement, et puis, c'était comme respirée. Debout, je laissais filer la voix comme d'autre laisse filer leur souffle. J'étais vivante. C'était ennivrant, comme une danse ou un premier baiser. Passionné et passionant. Et puis la musique, c'est devenu les gens. Ceux qui observaient, silencieux, mais aussi ceux qui partageaient. Ces musiciens vagabonds qui portaient ma voix. Le partage. une jouissance commune. J'aimais les entendre battre un rythme sortit de leurs têtes. Ils m'inspiraient. Donnaient du sens. Mais avec le temps, le sens à disparu, ou alors s'est caché. Vraiment bien. Je chantais pour lui tu vois. Pour qu'il arrête de crier, pour calmer ses angoisses. Je chantais comme d'autres vont au travail. D'abord par plaisir, ennivrés par une nouveauté pleine d'excitation. Et puis, on traine les pieds. Depuis, je ne chante plus.

Et puis, la femme arrive et s'emparre du sac qu'il tenait. Voleuse. Une voleuse qui crache un merci, son bien à la main. C'est étrange. L'inquiétude passée (parce qu'elle lui volait son sac quand même !), vient la surprise, ou un sentiment réciproque. On ne remercie pas un type a qui on vient de voler le trésor. ils se connaissant. Ils se connaissent et cette femme dévale des mots que je n'entends pas. Tais toi. La voix que j'entend c'est la sienne. Parce qu'elle me surprend. « Je t'invite si tu veux ». J'étouffe un sourire. Je l'étouffe parce que je ne le connais pas, j'ai seulement entendu. Et toi Rhett Siggers, les filles parlaient de toi. Le sauvage, celui qui préferait les hommes, ou n'importe quoi d'autre. Personne ne savait, mais tout le monde avait finit par abandonner. Elles devaient être idiotes. Parce que moi avant, on ne m'a jamais invité à prendre un café. Un verre, ouais. Un café, jamais. Alors oui, je souris. Je trouve cette journée plutôt jolie, et je fais volte-face. Ce soir, j'irais m'excuser au près de la femme du môtel, celle qui de loin surveillait la scène. je ne comprend pas bien pourquoi, mais je la sent déçue de nous voir disparaitre. Elle doit pas avoir la télé. Je lui présenterait mon père.

Finalement, j'ignore où je vais. Je veux dire qu'ici, à Cascade Locks, je connais le môtel, et puis le supermarché au carefour un peu plus loin. Mais on boit par de café dans un supermarché. je connais aussi la fôret, mais seulement de réputation, parce qu'il parait que là bas, on meurt. Vraiment ! Le grand méchant loup planqué dans un buisson, sauf que Blanche Neige dans cette histoire là, personne ne vient la sauver. Mais j'avance, parce que je l'entend derrière moi. J'entend ses pas, et le bois de la guitare qui frotte contre ses vêtements. Il est là. « Tu me diras ce que tu fais ici? ». « Non, je crois pas ». Je vais pas te mentir Rhett, je serais pas te dire les choses, je serais incapable de trouver les mots. Je serais incapable de te glisser devant un café les raisons qui m'ont poussées à partir. Tu serais déçu. Pire, je ne pourrais pas t'expliquer pourquoi ici et pas ailleurs puisque j'en ai aucune idée. Alors je marche, glissant a nouveau la main dans mes cheveux en m'appliquant à regarder mes pieds. On sait jamais, ils pourraient disparaitre. « Tu joue de la guitare ? Enfin je me doute que tu te balade pas avec une guitare sur le dos juste pour le plaisir. c'est idiot. Mais c'est ton métier ? ».

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BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Je n'ai jamais eu aucun talent afin de charmer les femmes, même qu'il s'agirait d'un mensonge de dire que je savais comment ne serait-ce que les approcher. Les regarder de loin, d'un regard timide, presque effrayé, ça, je savais. Des conquêtes d'un soir, j'en avais vu passé des tas, attablé sur l'immense table de chêne à réviser mes partitions, à préparer mes leçons, à revoir l'ensemble de mes travaux scolaires, même ces mathématiques que je détestais encore plus que le contact humain. Je les regardais sortir, l'air coupable, toujours l'air ravie, de la chambre de mon frère. Adriel, lui, cultivait les rencontres comme ces vieilles dames élèvent des fleurs dans leur jardin. Lui, ce n'était pas la fleur comme le talent de butiner d'une abeille qui lui allait le mieux. Parfois, elles étaient brunes, élancées, portant des vêtements courts, et d'autres elles étaient blondes ou rousses, plus petites avec des tenues de nuit. Cela dépendait de lui, et de ce qui s'offrait à lui. Moi, je les regardais, et parfois elle me rendais ce regard, d'un air complice, gênée ou simplement hautain. Tout dépendait de la demoiselle. La seule dont je me rappelle, c'est Rennie. Normal, elle a été là bien plus souvent que les autres, ne sortant plus à l'aube, mais restant entre les quatre murs de la chambre jusqu'à la fin de la matinée. Jusqu'à ce que la réalité les force à se séparer, et que la vie reprenne son cour. C'était ce qui résumait mon expérience des femmes, pour tout dire...

« Non, je crois pas ». Il est étonnant que sa réponse ne me surprenne pas, car il y a tout d'étonnant de la voir dans les environs. De Bentley, je ne connaissais que la voix et le nom. Je ne savais pas si elle buvait du café, ou si elle aimait la couleur bleue. Je n'y connaissais rien, ni à elle ni à ce qu'elle faisait ici, et si ça avait le don de faire travailler mon imagination, je restai là, à ravaler un sourire, la suivant dans cette voie qu'elle semblait emprunté au hasard. Ses pas gracieux, ses jambes fines, ses cheveux dorés volant au vent alors que je la rejoins. Il semblerait que j'aurais matière à rédiger quelques lignes, vu l'apparition inusité de Bentley, sans doute l'évènement le plus marquant de ma journée. Oui, c'est d'une tristesse infinie, mais c'est bien réel. Je la suis, où qu'elle aille, car j'ai soif d'entendre sa voix de nouveau, celle qui chante et qui parle, celle qui chuchote et qui hurle « Tu joue de la guitare ? Enfin je me doute que tu te balade pas avec une guitare sur le dos juste pour le plaisir. c'est idiot. Mais c'est ton métier ? ». Je suis à sa hauteur, une main sur la sangle de mon étui à guitare, l'autre enfoncée dans la poche de mes jeans. Je croise son regard, admire un instant son fin sourire qui ne semble pas vouloir disparaître, et le lui rend. Un sourire timide, revenant de loin, tellement la surprise m'enserre la gorge comme un étau et m'empêche de me montrer plus courtois. Enfin, aussi courtois qu'un Rhett Siggers maladroit peut l'être « J'aime en jouer, mais ça ne fait pas partie de mon boulot. Je joue de l'orgue à l'église, un de ces instruments auxquels on ne touche pourtant jamais en conservatoire... ». Je passe une main dans mes cheveux, m'arrête au coin de la rue. Elle fait mine d'avancer, je la retiens. Le café, c'est à droite. On est déjà ici? Je regarde derrière, le motel est déjà si loin, ça semble fou. Je la retiens du bout des doigts, attrapant ses phalanges plutôt que sa paume pour la retenir. Une voiture passe à toute vitesse. Mon coeur bat la chamade dans ma poitrine. Le silence nous étreint avant que je relance, d'une voix rauque sans le vouloir « Le café, c'est par-là. Et si tu pouvais regarder devant toi, je me sentirais beaucoup mieux aussi ». Je relâche la pression qu'exerçait la pulpe de mes doigts sur ses ongles, le regarde, interrogateur.
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Bentley W. Morrison

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Mon premier amoureux s'appelait Simon. Je ne me souviens pas bien de lui, seulement, qu'il jouait au foot avec mon sac à la récré. J'avais six ans, et je trouvais absolument fascinant cette aisance avec laquelle il m'insultait, et qui à chaque fois, me rendait incapable de lui répondre. Il était plus grand que moi, en taille je veux dire, et une fois, après l'école, il m'a dit de le suivre, qu'il avait un truc super important à me montrer. A cette époque, je rentrais chez moi à pieds, parce que mes parents travaillaient trop, et que ma mère trouvait qu'une voiture, c'était pas écolo. Alors je l'ai suivis, et quelques mètres plus loin, derrière le gymnase, il embrassait mes lèvres, ou du moins tentait maladroitement de s'en emparer. C'est comme ça que je suis tombée amoureuse. Trop facilement. Le pire c'est qu'en grandissant, Simon est devenu le pire des idiots.

« J'aime en jouer, mais ça ne fait pas partie de mon boulot. Je joue de l'orgue à l'église, un de ces instruments auxquels on ne touche pourtant jamais en conservatoire... ». Je souris. je souris et je me fais la remarque qu'il serait temps que j'arrête, de sourire je veux dire. Mais c'est sa faute à lui. A l'époque de l'école de musique, on en rêvait tous, de faire de la musique notre métier, de trouver le moyen de rendre ça rentable, ou plutôt de pouvoir vivre de ça. Lui, il a réussi. Je ne le savais pas religieux, mais je suppose que pour jouer dans une église, il faut l'être un petit peu. Ca ne m'étonne pas vraiment, pas de lui. « T'as appris ça tout seul ? C'est vraiment génial. Tu me montreras un jour ? Enfin, je veux dire que si un jour, tu m'autorise à écouter, je serais contente ». Je vous dis plus les sourires hein, parce qu'à force, ça devient barbant. Je vous dis pas non plus qu'à marcher sans direction définit, j'ignore où on va, parce qu'il est là, à mes côtés, et semble suivre. Tant pis pour toi Rhett. Parce que le sens de l'orientation, je l'ai jamais eu. Gamine, après de nombreuses années à faire les courses en compagnie de ma mère, j'étais incapable de retrouver sans m'y prendre à deux fois le rayons des conserves. les gâteaux, je savais. Les conserves, jamais. Même pour venir ici, à Cascade Locks, j'ai crains une fois dans le bus d'être sur la mauvaise route. En soit, ça m'importait peu puisque ce que je voulais vraiment, c'était partir. Mais quand même. Reste avec moi Rhett, et je t'emmène droit en Alaska. C'est peut être pour ça que je n'entends pas la voiture qui arrive vers nous, que je fais un pas et puis que ses doigts se bloquent sur les miens. Il me sauve. Saisissant l'extrémité de mes doigts sans même que je ne m'en rende compte. Doigts que je m'empresse de récupérer, pour fuir les siens, gênée. « Le café, c'est par-là. Et si tu pouvais regarder devant toi, je me sentirais beaucoup mieux aussi ». Il est serieux, et j'ai l'impression d'être une enfant qu'on dispute. Ca va, personne n'est mort. Alors non, je ne le regarde pas. Je cherche plutôt le café dont il indiquait la direction un peu plus tôt. C'est pas très grand, c'est pas très loin, alors je reprends ma course, glissant la main dans mes cheveux. Cette fois, je regarderais devant moi.

Alors un homme sort du café, et du bout des doigts, c'est moi qui cette fois ci viens sauver la porte, l'empêcher de se refermer. Je n'ai jamais fais attention aux gens ici, a leurs attitudes préssées et méfiantes. Parce que du coin de l'oeil, l'homme me surveille. Ou peut être que ce n'est pas moi, peut être plutôt que son regard s'attarde sur ce compagnon de fortune, ce Siggers que les gens ici semblent trop bien connaitre. Pourtant, Cascade Locks me semblait grand. Mais peut être qu'assit derrière son orgue, ils sont tout simplement nombreux à le connaitre. Alors j'abandonne la porte pour me glisser à l'intérieur. Il fait bon, il fait chaud, contrairement au môtel qui laisse passer le vent à travers les fenêtres, et dont la ventillation (au mois de février, oui oui) se met régulièrement en marche au beau milieu de la nuit. Parait que c'est normal, erreur de fonctionnant. Parait que le réparateur doit passer. En attendant, là bas il fait froid.Et puis, je me laisse tomber sur une chaise avant de poser mon regard sur Rhett. « Tu sais quoi ? Je déteste le café. En plus, ça m'empêche de dormir ». Mais tout à l'heure tu vois, c'était la possibilité de changer de sujet, et finalement, ça a également été celle de rester avec toi. Alors je souris.

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Rhett Siggers

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BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Pour contrer l'ennui, il y a la musique. Dès qu'il y a quelque chose qui cloche, il y a la musique. Dès qu'il y a suffisamment de secondes à consacrer afin de parvenir à décrocher un accord de ma guitare, il y a la musique. Je ne vivais, respirais, que pour ces précieux moments que je passais à me faire vibrer de cette passion qui passait comme une onde dans mon corps, procurant frissons et sourires à profusion. Ma musique, c'est elle qui m'inspire douceur, tendresse, qui m'inspire à marmonner des mots, à me montrer furax quand je ne joue pas à la hauteur de mes attentes, et c'est elle qui dicte mon humeur du jour. Sans la musique, je ne sais pas ce que je serais, parce qu'elle me compose comme une essence. Petit, je jouais, tapais sur tout ce qui bougeait. Un petit énervé, se servant de casserole, de fil, de n'importe quoi, rien que pour tenter de reproduire ces instruments que je voyais et parcourais des doigts à l'école, ces instruments desquels on jouait parfois, avec parcimonie, comme pour modérer ce ressenti puissant que l'on développait à leurs contacts. Pour moi, ça avait été le coup de foudre instantané, et aucune modération n'eut jamais le dessus sur mon besoin viscéral de transcrire en note ce que je n'étais pas capable de signifier avec les mots. Des chansons douces, tristes, parfois joyeuses, même rigolotes et d'autres cela ressemblait à des chants patriotiques, tout dépendait, et c'était merveilleux. Maintenant, je gratte ma guitare sans composer, mâchant et remâchant encore les morceaux que je connais jusqu'à ce qu'ils sonnent, à mes oreilles, aussi parfait que je le voudrais. Autant dire que j'ai du boulot devant moi, car je ne suis pas Beethoven, et je ne saurai pas révolutionner la musique. Alors je me rabats sur les mots, parce qu'à ce niveau, il me faudra toute la vie pour tenter d'arriver à un mode de communication à peu près normal...

« T'as appris ça tout seul ? C'est vraiment génial. Tu me montreras un jour ? Enfin, je veux dire que si un jour, tu m'autorise à écouter, je serais contente ». Je lui souris, passant la main dans mes cheveux, ces boucles indomptables auxquelles je me suis résolu à laisser courir le problème. De plus, y enfouir les doigts possède des vertus thérapeutiques, me calmant, m'apaisant à l'instant même où je les y glisse. C'est court, mais ça marche. Vaut mieux ça que péter un câble « J'écoute des sons et les répète. Le mimétisme, c'est mon mode d'apprentissage depuis que je suis revenu ici. Puis je serai ravi que tu écoutes, quand ce sera à point ». Venant d'un perfectionniste comme moi, ça sonne exactement comme si je lui disais non. Ce n'est pas mon intention, mais si même je me tâte à laisser Adriel écouter un alignement de notes provenant de ma guitare - il n'y a que les gens de l'église qui bénéficie d'un accès privilégié, me surprenant bien souvent guitare à la main, mélodie en tête. N'en reste pas moins que je la laisse rêver de ma musique, alors que je me languis de la sienne. Aucun besoin d'instrument, le sien, c'est sa voix « Et toi, tu chantes toujours? Chanteras-tu pour Cascade Locks, un jour? ». Aujourd'hui, demain, dans une semaine, j'ignore combien de temps elle compte rester. Alors si je la fais chanter ou qu'elle le décide, alors la population oubliera ses malheurs tant qu'elle fera résonner le son de sa voix lorsqu'elle chante. Autant dire qu'ils n'auront jamais vu un truc pareil. N'en reste pas moins que mon coeur, après ce petit interlude au carrefour, met du temps à se calmer. Je m'en veux de jouer le moralisateur, j'entends Adriel derrière mes propos, mais je n'en ai cure. Qu'elle ne crève pas devant moi, sans avoir répondu à mes interrogations, sans m'avoir parler davantage. Je ne le supporterais pas « Tu sais quoi ? Je déteste le café. En plus, ça m'empêche de dormir ». Mes lèvres dessinent un fin sourire, légèrement amusé, alors que les propos de Bentley résonnent comme un écho dans la pièce exiguë dans laquelle on se trouve. Assis, je me penche vers elle légèrement, lui proposant sur le ton de la confidence « Bois du thé ou une tisane, c'est que je fais la nuit venue. Ou il ne nous reste qu'à simplement errer dans les rues, au gré du vent, comme si rien ne nous retenait plus ».
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Ma grand mère chantait. Je m'en souviens, quand enfant elle s'asseyait derrière moi, glissant des fleurs dans mes cheveux, en murmurant des chansons dont elle seule avait le secret. J'aimais l'écouter. C'était doux et rassurant. Alors je m'asseyais sur ses genoux, mes doigts parcourant ses cheveux que le temps s'appliquait à rendre toujours plus blancs. Je répétait ce qu'elle chantait, je murmurais ses mots. Mimétisme. Son explication me semble tellement probable qu'elle me fait sourire. C'est elle qui la première fois m'a fait écouter la musique. Elle n'avait jamais appris, elle avait seulement répété ce qu'elle avait entendu. Des chants que le temps cherche à faire oublier. Et puis, je la trouvais belle, quand ses yeux se fermait, et qu'elle se laissait envahir par tout un tas de sentiments. Les siens à elle toute seule. Alors à mon tour, j'ai chanté. D'abord avec elle, murmurant des berceuses quand j'étais seule pour me coucher. La musique est une drôle de compagne. Solitaire parfois, mais surtout térriblement généreuse. « J'écoute des sons et les répète. Le mimétisme, c'est mon mode d'apprentissage depuis que je suis revenu ici. Puis je serai ravi que tu écoutes, quand ce sera à point » J'y crois et je plonge dans ses paroles sans savoir qu'il me glisse poliment un non. Moi je voudrais l'entendre. L'orgue, je n'en ai jamais entendu. Et puis, si il me disait qu'il joue de la harpe en équilibre au dessus d'un précipice, j'y croirais. Comme je crois beaucoup d'autres choses. La naïveté, c'est drôle. Embêtant, mais surtout amusant. « Et toi, tu chantes toujours? Chanteras-tu pour Cascade Locks, un jour? ». Ma mère m'a posé la même question il y a quelques temps, inquiété par l'absence de rentrées d'argent sur mon compte en banque. Tu chantes toujours Bentley ? « En fait, à part sous ma douche, j'ai plus trop d'endroits où chanter. ». Je laisse échapper un rire. Le mien. Je ne pensais pas qu'il se souvenait que je chantais. « Si tu me fais écouter ton orgue, promis je chanterai ! ».

« Bois du thé ou une tisane, c'est que je fais la nuit venue. Ou il ne nous reste qu'à simplement errer dans les rues, au gré du vent, comme si rien ne nous retenait plus ».Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais cherché à en savoir plus sur lui. Parce que j'aime sa façon de parler. Maladroit, mais amusant. J'apprécie ses mots je veux dire. Mais j'ai jamais su parler aux gens. Chanter, oui. Mais alors voir un parfait inconnu pour lui parler, lui raconter une vie bien trop personnelle. J'ai jamais non plus réussi à garder les gens. Prendre un téléphone pour entretenir une relation, avouer à quelqu'un qu'il vous manque. Je sais pas faire, c'est tout. Alors les gens disparaissaient. Sinon je ne serais surement pas là. « Ma grand-mère buvait de la tisane aussi, et je me suis promise de pas en boire avant au moins soixante ans ». Je souris alors qu'une serveuse d'approche. Va pour deux cafés alors. Elle griffone puis s'éloigne, et je m'autorise à sortir de ma poche un paquet de bonbons à la menthe. J'en sors un, le remet à sa place, dans la boite. Alors a mon tour, je me penche vers Rhett et je murmure à son oreille« C'est pas dangereux d'errer dans les rues ici ? ».La femme arrive avec nos cafés. Ca sent fort. Ca sent le café. Alors je rapproche ma chaise de la sienne. « De toute façon, si t'es un dangereux psycopathe, sache que je mors vachement fort ! ».

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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptySam 9 Fév - 2:16

BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Les rues de Cascade Locks étaient celles que j'arpentais depuis que j'étais en âge de savoir faire plus de trois pas à la fois, c'était celles que je parcourais dans ces temps immémoriaux où ma mère était encore en vie et où on était encore tous heureux ensemble, à la maison. Quand l'équilibre d'une famille s'en résume à l'un seul de ses membres, tout s'effondre comme un château de cartes quand celle-ci tire sa révérence, même inconsciemment, même sans avoir envie de quitter les siens, mais où le Destin et l'arrache à sa famille. On l'avait perdu, tous autant que nous sommes, et autant dire que l'on a jamais plus été les mêmes. Oh, ces conneries-là, elles sortent toujours de la bouche des gens endeuillés, mais dans notre cas, tout est parti en vrille, et pas qu'un peu. On est parti à la dérive, perdant tous à la fois nos repères, notre phare brillant et illuminant nos vies. C'est comme si Dieu nous avait offert une parcelle de son paradis pour mieux nous faire subir ensuite les tréfonds des Enfers avec une rapidité effroyable. Lui avait été le premier, ses démons étant les plus profondément encrés, menaçant depuis des lustres de tanguer, lui, le navire amiral de la flotte Siggers. Puis il avait été le tour de mon aîné, qui s'est éloigné à son tour d'un port d'attache où plus rien ne le retenait, avant que ma voile ne s'éloigne, elle aussi, dans des directions diamétralement opposées à celles des autres hommes de la famille. Eux s'accrochaient à ces femmes qui ne voulaient rien dire, à cette boisson qui les abreuvait sans jamais les étancher et tout autre comportement faisant mine de panser un temps leur blessure sanguinolente avant de se remettre à saigner de plus belle, abcès increvable au sein de ces cœurs qu'ils conservaient précieusement, dans une tour fortifiée, bien loin de la portée de ma main. À une escale, Adriel m'avait retrouvé, m'avait tendu la main. Je l'avais prise, et je remercie Dieu chaque jour de me l'avoir ramené, même à moitié brisé, ne serait-ce que pour apprécier ces liens filiaux et ce sentiment d'être entier quand il est dans les parages...

« Ce qui est bien, là où je joue, c'est qu'ils ouvrent les portes à tout ceux qui veulent bien entrer. Ça leur fera plaisir d'accueillir une inconnue, peu importe les raisons qui la porte sur les bancs de l'église ». Je surfe sur son rire pour continuer de parler, moi qui m'étonne d'en conserver la capacité à son contact. Pour tout dire, j'ai l'impression d'être dans un rêve, et que je peux absolument tout faire. Je me laisse bercer par cette illusion qui me permet d'avoir l'air à peu près normal, bien que je conserve ce talent machiavélique de toujours gâcher quelque chose au passage, maladroit et bien désagréable don que j'ai acquis à la naissance et qui ne me quitte plus depuis. Il est étrange qu'avec elle, cela se manifeste par un semblant de moral. Je suis peut-être de ceux qui peuvent en donner - je n'ai guère chose à me reprocher sur ces plans-là - mais suis du genre à ne pas avoir l'étoffe de les donner. Je ravale mon étonnement, saluant plutôt la serveuse qui vient prendre la commande des cafés « C'est pas dangereux d'errer dans les rues ici ? ». Je sursaute. Pris dans mes rêveries, je ne l'avais pas senti approcher, et dans ma surprise, je fais volte-face, ses lèvres frôlant presque les miennes alors que je croise son regard surpris. Je m'effondre dans mon siège, la regardant, dévisageant plutôt, et de retrouver mes moyens une bonne minute plus tard. Je mords l'intérieur de ma joue, pose mes avant-bras sur le comptoir, me penche légèrement vers elle, mais conservant une zone tampon pour me sécuriser « Le taux de survie vaut le coup de continuer à les fréquenter en tout cas ». Les cafés arrivent. Je remercie la demoiselle, repose mon attention sur Bentley « De toute façon, si t'es un dangereux psychopathe, sache que je mords vachement fort ! ». Je ricane doucement. Elle est marrante, ou du moins elle se tue à tâcher de l'être pour me conserver vif et alerte, ne me donnant pas le temps de réfléchir et de me replier. Elle est futée, Bentley. Je touille mon café, l'approchant pour me gaver de sa chaleur et de son fumet « Drôle de manières que tu tiens de Denver, mordre les gens, bizarre comme idée ». Le sujet est visiblement capable de me déstabiliser - ce qui n'est pas particulièrement dur de toute façon - vu les hésitations dans ma voix. Je me racle la gorge, porte mon café à mes lèvres, avant de reprendre parole « Est-ce que tu connais quelqu'un ici, je veux dire, quelqu'un d'autre? ».
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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptySam 9 Fév - 11:17





Famille. J'ai lu quelque part qu'avant, ce terme regroupait l'ensemble des individus d'une même foyer, quelque soit leurs liens familiaux. Avec le temps, la définition s'est réduite. La famille est devenue une histoire de gènes. La mienne ne fait pas d'ombres aux autres de part sa simplicité. Une mère qui revendique son indépendance par le travail, enchainant les heures de gardes, et s'appliquant à ne pas rater son poulet du dimanche midi. Mon père est un homme de cromagnon, un de ceux qui parlent forts en regardant le football à la télévision, et qui ne s'abbreuve qu'à la bières. Mais c'est quelqu'un de bon, même si il m'a longtemps répété que mon lapin n'était pas un membre de la famille. Pourtant c'est écrit. Alors le jour où il est mort, j'ai pleuré. J'ai aussi pleuré après avoir coupée les cheveux de ma poupée, persuadée qu'elle en sortirait plus belle. Mais elle ne l'était pas. Et puis, avec le temps, j'ai cru qu'on pouvait faire rentrer dans cette secte familiale des membres étrangers. Grosse erreur. Si les sectes sont fermées, c'est qu'y a une raison. C'est comme cette église dont il parle. Il faut croire en quelque chose pour y rentrer, vraiment. Je veux dire que gamine, avec mon père on courrait se mettre à l'abri dans ces immenses batisses, mais jamais par convictions, seulement pour lui voler un peu de sa fraicheur. Je trouvais ça beau et en même temps effrayant. Ce mort qu'on voyait partout, cet affichage de scènes dont la cruauté n'avait pour moi aucun sens. Mais il y faisait bon. Ma famille c'est pareil, il y fait bon, même si ma mère a extrèmement mal prit le fait que je ne sois pas présente dimanche dernier. Il y avait des restes qu'elle disait, et ils ont été obligé d'en manger pendant trois jours, de son poulet. Alors perdue dans mes pensées, j'entends seulement la fin de sa proposition. Oui, je passerai surement.

La vérité s'est que je n'ai aucun contact avec les hommes. Les autres que Lui je veux dire. Parce qu'un jour il est venu, souriant et tellement fort. Quand il a saisit ma main, je me suis sentie plus importante que jamais. J'existais. Il a été le seul à effleurer mes doigts, à s'allonger contre moi. Avant bien sûr que Rhett ne vienne me sauver des griffes de la voiture. Alors quand son visage se retrouve si proche, je l'imitte et m'écarte. Et puis, quand mon regard s'attarde sur lui, je suis surprise de le voir si gêné. Je ne voulais pas te faire de mal Rhett, je te le promets. Il ressemble a un enfant. Pas physiquement non. Mais sa maladresse est presque enfantine, comme s'il découvrait des choses. Mais je dois me tromper. « Le taux de survie vaut le coup de continuer à les fréquenter en tout cas ». Il me fait sourire. J'aime sa façon de voir la chose. « Alors si le taux de survie vaut le coup... ». Parce qu'au môtel, j'avais entendu murmurer par quelques illustres inconnus que la ville était hantée, devenait de plus en plus dangereuse. Que ceux qui allaient au bois n'en revenaient jamais. Rhett n'a pas démenti, ça veut dire que tout est vrai ? Je lui demanderai plus tard. « Drôle de manières que tu tiens de Denver, mordre les gens, bizarre comme idée » Je glisse ma main autour de la tasse de café chaud, et plonge mon regard dans cette mixture dont la couleur ne me fait décidément pas envie pour cacher mon sourire. Encore. « Est-ce que tu connais quelqu'un ici, je veux dire, quelqu'un d'autre? ». Je déteste le bruit que fait la cuillière contre le rebord de la tasse. C'est irritant. Alors je lâche la cuillière pour m'ateler à un travail bien plus intéressant, qui consiste à libérer le sucre posé à côté du café et son épaisse couche de papier. Quelqu'un d'autre ? Mes doigts s'agitent. « La propriétaire du môtel elle compte ? ». Le sucre enfin libéré, je le noye au milieu du café. Tu veux la vérité Rhett ? Je connais que toi. C'est ridicule, j'ai cotoyé des gens sans jamais m'attarder. J'ai vu des visages sans jamais m'en souvenir. Mais toi je me souvenais. « J'avais besoin de partir, et puis je me suis rappellée de Cascade Locks. Je suis pas trop plages et tout ça. Les villes où il pleut et où il fait froid, je trouve ça plus cool. C'est tout ». Alors je porte la tasse à mes lèvres. Le liquide chaud et amer parcourt ma gorge, me laissant une sensation désagréable. Alors je repose la tasse, en équilibre maladroit sur la coupelle qui la soutient. Un équilibre incertain qui finit par rendre l'âme. La tasse vascille et prend le large, deversant la boisson chaude sur le sol. Les regards s'abattent sur nous, et je bondit de ma chaise (bondir est un bien grand mot. Descendre c'est surement plus approprié) pour nettoyer les dégâts. Au passage, je frôle Rhett et lui murmure « Je sais pas si je te l'ai dis mais je déteste le café » avant de m'accroupir sur sol en riant doucement. Je suis serveuse à Denver, je vous l'ai déjà dis ?

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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyLun 11 Fév - 5:08

BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
J'ai bien l'impression d'évoluer dans un songe inventé de toute pièce par mon esprit tourmenté par l'absence complète de piquant dans mon existence. Les meurtres se produisent dans les rues de Cascade Locks, à deux pâtés de maison de là où je me lève, me douche, manger, vit et dort, mais ça me semble être à des milliers de kilomètres à la fois. Détaché, soucieux, définitivement partagé avec ma fascination malsaine pour l’œuvre machiavélique de ce génie du crime qui parvient à passer à travers les filets des autorités locales, puis semant même les sommités dans le domaine de la protection des citoyens des États-Unis d'Amérique et cette fibre sensible qui me fait vibrer pour les proches et les parents des victimes. De près ou de loin, ceux qui sont natifs du coin et qui ont été victimes de ces meurtres sordides ne me sont pas inconnus, j'ai partagé avec eux un regard, un sourire, ou même simplement effleurer leur existence à la manière d'un papillon qui passe pour mieux disparaître l'instant d'après. Je n'ai changé le cour de la vie de personne, si ce n'est que d'avoir été un fardeau pour mon aîné, une source de déception pour mon père et de ne pas avoir eu l'occasion d'inspirer quoi que ce soit à ma mère que ce que l'instinct maternel lui souffle alors que, tout jeune, elle m'élevait comme elle a élevé Adriel avant moi, sans que je lui démontre talent particulier vu son départ précipité pour l'Autre monde. Alors me voilà ici, dans un café, le seul du coin, à partager un instant de ma vie, saisissant au vol l'occasion inespéré de sortir de mon quotidien en côtoyant un fantôme de ces années passées à Portland, une figurante dans le fil de ma vie d'étudiant au conservatoire alors qu'elle devient, momentanément, figure marquante alors que je palpe la chaleur de sa main, frôle la douceur de sa chair, sentant presque son souffle contre ma peau alors que se multiplient les occasions où le Destin me fait chavirer afin de faire exploser mon compteur de contact humain du jour, non, de la semaine. C'est forcément un rêve, une pure invention de mon esprit drôlement inspiré de repenser à elle, à cette voix cristalline et douce, ce regard perçant et bizarrement chaleureux. Forcément...

Mais non. On ne touche pas dans un rêve à la manière de la réalité, on ne ressent pas de façon aussi tangible les émotions, et surtout lorsque l'on se pince, ça nous tire de notre délire. Je le fais, bêtement, ayant ramené ma main sur mon genou, sous la table, ravalant la grimace que la douleur du pincement inspire à chaque nerf environnant. Alors je me dois de faire la part des choses et d'accepter que Bentley est bien là, ici, à Cascade Locks, assise droite sur une banquette datant des années 50, dans un lieu où ça sent le café et les petites patates coupées en dés que l'on sert au petit-déjeuner. Que ce goût de café instantané qui réchauffe ma gorge et réveille mes sens se trouve réellement dans mon estomac, s'y frayant un passage à travers mon oesophage. J'ai bel et bien évité qu'elle se fasse percuter par un véhicule, elle si légère et si rêveuse, à la manière d'une enfant qui a perdu cette main salvatrice qui la protège du reste du monde. Cette main qui a frôlé la mienne, ces doigts fins que j'ai pincé pour la retenir. Étrange ressenti, étrange sensation de tambouille dans mes tripes. Étrange moment, en somme « J'avais besoin de partir, et puis je me suis rappelée de Cascade Locks. Je suis pas trop plages et tout ça. Les villes où il pleut et où il fait froid, je trouve ça plus cool. C'est tout ». Sa voix m'impose de faire taire celles qui élaborent des scénarios saugrenues sans évoquer cet échange hasardeux où elle évite l'essentiel, se bornant à des détails qui n'explique pas sa venue, son retour dans ma vie aussi soudain qu'impromptu. Je l'écoute, tout ouïe, persuadé que la patience finit par payer. N'est-ce pas un adage qu'apprend un parent à son enfant, celui-là? « Si c'est un endroit triste, morne où les nuages se liguent pour barrer complètement les rayons du soleil, tu es là où tu dois l'être. Sinon, ça reste à voir ». Je me racle la gorge, porte la tasse à mes lèvres, avalant goulûment mon café alors qu'elle me signifie qu'elle déteste en fait. Elle en profite pour se porter volontaire à réparer les pots cassés, soit cette tasse fragile qui s'est éclaté contre le dallage carrelé qui habille le sol. Je me lève à mon tour, me penchant pour ramasser des éclats. L'intimant de se relever alors qu'on vient à notre secours, plutôt amusé, grisé de cette situation rocambolesque et de cette épopée épique « On peut aller ailleurs, n'importe où, et là tu pourras chanter ». Je sors un billet, le dépose sur la table, imprime un pas, puis un autre. Me retourne alors qu'elle fait mine de me suivre. Je lui tiens la porte alors qu'elle se faufile sous mon bras, démarche gracile, pas légers comme une plume « J'aimerais que tu chantes pour quelqu'un ». Et je l'entraîne, sans réfléchir, jusqu'au cimetière. Elle me suit malgré tout, pénètre ce lieu sacro-saint et s'arrête quand je m'arrête face à une pierre tombale, un épitaphe offert à celle qui m'a mis au monde et dont le souvenir le plus vibrant que j'ai est d'une voix fluide, cristalline et rocailleuse. Une voix comme la sienne, un chant de sirène, un insaisissable impression de revivre cet instant magique, unique, alors que je prends conscience de ce que je lui demande. Alors que j'ouvre la bouche pour me confondre en excuses, une voix venant de l'Au-delà se fait entendre. Séraphique créature qui use de ses cordes vocales comme d'un instrument, du plus bel instrument du monde. Je me retrouve assis en tailleur, subjugué, anesthésié, envoûté par cette voix qui berce l'un des plus heureux souvenirs de ma vie, si ce n'est le plus transcendant.
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Bentley W. Morrison

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Cascade Locks. J'ai beau tout faire pour m'en persuader, j'oublie que je suis ici. Le matin au môtel, il m'arrive de me croire à Denver. Et puis des fois, ça me fait peur quand j'imagine la fin de ma vie ici. C'est plutôt triste. C'est peut être le môtel qui fait ça, ou le temps toujours gris. Déjà en arrivant ici, grimpée dans le bus, la ville donnait cette impression bizarre de changer de pays, pire de changer de monde. L'impression de basculer en arrière. Et puis t'apprends que la ville est victime d'un tueur en série. Si j'étais écrivain, j'écrirai sur Cascade Locks, j'en ferrais même un film, avec Di Caprio dans le rôle du tueur. Cette ville est étrange, et pourtant là, avec Rhett pour compagnie, je ne me sent ni triste ni en danger. je n'ai pas non plus l'impression d'avoir face à moi un fantôme du passé, une ombre à moitié oubliée.

« J'aimerais que tu chantes pour quelqu'un ». Dis pas de bétises Rhett, je vais chanter pour personne. Je ne veux pas comme tu veux pas vraiment que je vienne t'écouter jouer à l'église. Je ne veux pas parce que je m'en sent incapable, tout comme je me sent incapable de dire non, de m'arrêter et de le laisser rejoindre cette mystérieuse personne, seul. J'ignore où je vais, pourtant je marche derrière lui, persuadée de pouvoir lui dire non une fois qu'il s'arrêterait. Il semble déterminée, et tout un tas de scénarios se bousculent dans ma tête. Une vieille femme mourante, ou une petite amie à qui il souhaiterait faire une surprise. Mais quand il passe la porte du cimetière, quand il s'arrête devant la pière tombale, les scénarios disparaissent. Ma tête se vide. Alors ma bouche s'ouvre prète à lui demander de partir, quand mon regard tombe sur le nom inscrit sur le caillou funèbre. Siggers. Siggers c'est lui. Je n'aime pas les cimétières, je les trouve bien trop vides, bien trop tristes. Je n'aime pas l'atmosphère qui y règne, je n'aime pas voir les gens malheureux. C'est idiot. Siggers. Je crois qu'aucune personne qui m'est proche n'est décédé récement. je veux dire que je ne suis jamais venu dans un endroit comme celui ci pour me receuillir. La chance, surement. Alors je cherche du regard un Rhett qui ne me regarde pas, avant de m'asseoir en tailleur sur le sol. Je n'aime pas chanter pour quelqu'un en particulier, et j'ignore pourquoi ce jour là, je fais défault à la règle. peut être parce que cette personne sous la terre n'est plus vraiment quelqu'un. Peut être parce que oui, j'aimerai croire que ma voix puisse toucher l'au-delà. Alors à nouveau, ma bouche s'ouvre, et peu à peu mon corps se détend. Je plonge comme un ancien toxico replonge dans la drogue. C'est doux et violent à la fois. Jouissif et inquietant. Je chante sans même réfléchir aux mots qui s'écoulent, comme si ça n'avait pas d'importance, j'en oubli même la présence de Rhett, quand il vient me rejoindre. Et puis finalement, ma voix s'éteind. Comme la flamme d'une bougie sur laquelle on viendrait souffler. Je ne sais plus faire Rhett. Je panique, incapable de faire la seule chose que j'ai toujours été capable de faire. Parce que la dernière fois, ça s'est mal passé. Parce que je m'étais promis de plus recommencer. Parce que ça faisait longtemps que ma voix n'avait pas été appréciée, ça faisait même longtemps qu'on avait pas demandé à l'écouter. Et lui il débarquait comme ça, m'embarquait dans un cimetière pour pousser la chansonnette au milieu de pierres tombales. Je respire. La vérité Rhett, c'est que je m'en veux de pas pouvoir chanter pour toi. Alors je me retourne vers lui, et puis je me rapproche. j'ai une idée. « Joue avec moi... » Doucement, je pose mes doigts sur la guitare qu'il tient encore dans son dos. « S'il te plait. »

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BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Un souvenir si vibrant, si chargé de sens et probablement le plus précieux que je possède. De ma mère, je ne tiens pas grand chose, ne serait-ce que la couleur de mes yeux et mon amour de la musique. Du moins, c'est ce que j'ai constaté à l'aide d'une photographie, seule et unique, que je possède et conserve jalousement dans mon portefeuille, protégée comme si c'était de l'or ou un diamant brut. On a jamais su ce que notre père avait fait des souvenirs de sa défunte épouse, si ce n'est qu'ils ont disparus définitivement un mois après sa mort. Tout était resté intact jusqu'au jour où tout s'était évaporé comme par magie. Il faut dire que, selon la communauté étudiant la psychologie, il ne s'agit pas de la meilleure façon de gérer un deuil. Ce deuil, cette perte, je la porte toujours comme un fardeau sur mes épaules, galérant de ne jamais avoir connu cette figure maternelle qui me manque pourtant si cruellement. J'ai longtemps envié mon frère d'avoir eu la chance de l'apprivoiser, cette mère, alors que je n'ai rien sauf une photographie et une mélodie à me raccrocher. Je l'ai envié, je l'en ai presque détesté, jusqu'à ce que je prenne conscience qu'il en avait encore plus à gérer, lui qui savait ce qu'il avait perdu alors que je me tâtais à tenter de l'imaginer. J'ai l'imagination fertile certes, mais n'en reste pas moins que je me perds en conjecture alors qu'il se figure avec une clarté et une netteté effarante la mère qu'il a perdu. Alors j'ai cessé de mettre de l'énergie dans cette cause perdue, cessant par le fait même de me ronger les sangs et de me figurer des scénarios abracadabrants. C'était à ce récital que j'avais assisté où la performance majestueuse de Bentley m'avait ramené à ce souvenir égaré dans les tiroirs de mon esprit encombré par des connaissances et pensées insensées. Cette voix qui me ramenait à ces instants précieux et uniques que j'avais partagé avec la femme qui m'avait mise au monde. Bentley me ramène à ce passé presque oublié, la candeur et la douleur vibrant dans sa voix quand elle décroche sa première note me coupe le souffle net alors que je me trouve dans un état presque second, peinant à garder les yeux ouverts et à ravaler un sourire triste qui ne ferait que la gêner...

Je sais que je demande beaucoup à une personne que je connais si peu, mais le résultat valait l'inconfort et la mauvaise conscience au moment de lui faire passer l'arche du cimetière. Il n'est pas commun d'amener avec soi une personne que l'on connait à peine, que le Destin nous a incité à côtoyer par une connaissance commune, dans les tréfonds de son passé qu'elle ne connait en rien. Sur la pierre, une rose. Cette rose qui ne fane que trop rarement, et qui est toujours consciencieusement remplacé chaque fois qu'elle perd son charme. C'est un mystère que je n'ai jamais su résoudre, et auquel je ne peux m'intéresser aujourd'hui. Tout ce qui m'importe, c'est la voix cristalline, les mots et les vers qui se suivent et se poursuivent, alors qu'un silence s'impose aux alentours. Tous se taisent pour entendre cette voix brisée, tourmentée, un instrument unique, vibrant de vie et pourtant qui semble tant plaire aux morts. Plus un piaillement d'oiseaux, plus aucun bruit de voitures au loin. Je ferme les yeux, écoute jusqu'à ce que cela s'interrompe brusquement. Pris de panique, je me redresse légèrement alors que je la vois si près, comme une première fois, me demandant de l'accompagner, de jouer de cette guitare qui me suit partout depuis que je suis sorti. Je croise son regard qui m'implore de lui porter assistance, de lui glisser des notes pour qu'elle comble la mélodie de son instrument à elle. Lentement, je tire la guitare de son étui, m'asseyant en tailleur, posant les doigts sur le cordage et faisant vibrer la première note de la journée. Je prends un instant pour respirer, mon regard passant d'elle à ma guitare, de ma guitare à elle. Et je prends pied, j'émerge doucement de ma torpeur, et gratte mon instrument à corde, espérant de l'entendre reprendre de plus belle et de ne surtout pas l'entendre se briser encore, à la façon de vagues sur la falaise. Elle chante si bien que, pour peu, j'en tomberais amoureux.
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Petite, je rêvais de devenir une princesse. Un jolie métier où il me suffirait de savoir parler aux oiseaux. Alors je m'asseyais dans le jardin, et tandis que grand mère coiffait mes cheveux, je sifflait pour attirer ces volatiles pleins de couleurs. D'abord surpris par mon irruption brutale dans leurs vies, s'en suivait ensuite un envole rapide pour me fuir, moi, petite humaine trop impatiente. Alors debout au beau milieu du jardin, je leurs hurlaient de revenir, que j'avais besoin d'eux, avant que ma grand mère ne se mettent à rire, m'intimant de tenter une approche plus douce. Alors je chantais, et c'était ma manière à moi de devenir une princesse, parce que pieds nus dans l'herbe du jardin, je parlais aux oiseaux. J'aimais ce jardin, synonyme de mon propre envole. Je grimpais dans les arbres, persuadée qu'ainsi perchée, j’échapperais au bain quotidien, ou que cacher dans les buissons, j'éviterais de faire mes devoirs, fuirais l'école que ma mère s'appliquait à me faire apprendre. C'était mon refuge, au sein duquel je tentais de faire se reproduire des escargots, et que je décorais de pissenlits coupés devant la maison du voisin. Un refuge protecteur, apaisant. C'était mon monde à moi. J'ignore pourquoi je pense à ça, maintenant. Peut-être parce que ce cimetière me rappelle un peu ce jardin. Refuge de paix, bercé par le chant des oiseaux et décoré de fleurs multicolores. Un endroit si triste, que les gens semble prendre soin à rendre beau. C'est apaisant. Je n'avais pas fais attention au silence avant que la guitare de Rhett ne vienne le briser. Sa musique est belle, et elle m'arrache un sourire. Un peu gênée d'être là, dans son jardin à lui, et en même temps heureuse, qu'il me laisse y rentrer. Moi, l'inconnue. Alors je profite de cet instant au dessus de tout . Étrange sensation que celle que le monde autour s'est arrêté. Il joue, simplement, pour cette personne dont l'identité m'est inconnue. Tante, cousine, ou peut-être même mère. Alors mon tour, je prends possession de l'instrument qui est le mien, aussi simple soit il. Les mots s'échappe et je ne les retiens plus. Portés par sa musique, ils s'y mêlent, l'enlacent pour mieux la fuir. Ils dansent. Couple de fantômes, portés par un vent trop présent à Cascade Locks.

C'est comme si le temps c'était arrêté, et pourtant, c'est naturellement qu'il vient reprendre son cours. La chanson se termine, mais laissant immobile, sans savoir où aller. J'ai l'impression d'être perdue, ivre. Quelques secondes pour retrouver mes esprits, planter mes ongles dans une réalité à laquelle je tiens à être raccroché. Alors sans trop m'en rendre compte, mes doigts s'emparent délicatement de ceux de mon compagnon, le privant du contact de ses cordes, le rattachant un peu plus à ma réalité. Pardonne moi. « Rhett.. » Abandonnant sa main, je me permets de poser mon regard sur les inscriptions gravées sur la pierre. J'aimerai savoir, je comprendrais qu'il refuse. « Je peux savoir qui c'est ? » Et puis mon regard, il glisse sur lui, avant d'appuyer mon épaule contre la sienne et de lui balancer un sourire. A lui d'en faire ce qu'il veut. « Si tu veux pas le dire, t'as le droit d'utiliser ton joker de la journée ! » C'est peut être inapproprié, je l'ignore, mais je voudrais seulement qu'il sache (même si c'est dit de façon maladroite), qu'il ne me doit rien. Pour une raison qui m'échappe, je me sent bien en sa présence. Et je ne voudrais pas le blesser, je ne voudrais pas que ça cesse. Pas encore.

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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyMar 12 Fév - 4:42

BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Je joue pour mon plaisir personnel, je joue pour satisfaire ce besoin viscéral que de faire vibrer les cordes de cet instrument qui est le prolongement de moi-même. S'il n'y a qu'un seul amour, un amour unique, eh bien j'ai voué le mien, dédié celui qui m'appartenait aux sons mélodieux qui peuvent s'élever de ma guitare chaque fois que je la gratte avec douceur, douce symphonie se mariant parfaitement avec chaque émotion, chaque instant et moment vécu, témoignant sans les mots du ressenti qui enserre le coeur dans un étau. On joue sa peine, on gratte sa joie, on témoigne de ce monde intérieur, mythique et secret qui ne sait s'exprimer qu'en passant par cet intermédiaire que j'ai choisi quand j'étais gosse, tombant sur un vieil instrument tout rabougri à qui j'ai offert une deuxième vie. Il aura été mon plus précieux allié contre cette folie qui nous guette tous, nous, les Siggers, malheureux rejetons de ce Destin qui s'amuse cruellement à nos dépends. Ce penchant marqué pour la solitude, cette incapacité à se fondre dans la masse et de se montrer à la hauteur niveau relation humaine. Je suis à deux doigts d'un autisme diagnostiqué, et il n'y a pas un jour où cela ne me revient pas, m'étouffant et me rendant d'autant plus caractériel que je ne le suis déjà. La musique extirpe des tréfonds de mes entrailles ce que mes lèvres se refusent à dire, et lorsqu'elle devient compagne, elle prend ses grands airs et se montre à la hauteur du temps et de l'énergie que je lui consacre. Ma musique aime se faire entendre, se faire connaître et se faire aimer, les notes qui s'élèvent de ma guitare se tarissent quand elles sont couvertes d'éloges ou d'un silence imposé par la douce symphonie qui ravit les sens de ceux qui tendent l'oreille. Aujourd'hui, j'offre cela à ma mère, à cette femme que j'ai perdu avant de la connaître, que j'ai aimé sans ne me rappeler plus que cette chanson et de ce regard qui est le mien, qu'elle m'a légué de la même façon qu'elle m'a mise au monde. Je lui offre pour tous ses anniversaires où je n'ai pas pu lui souffler que je l'aimais, que je voulais qu'elle soit fière de moi et d'Adriel, comment elle était belle, resplendissante et vibrante de cette vie qui lui exultait de tous les pores. Elle respirait la vie, ma mère, avant que la vie ne lui extirpe son dernier souffle, l'intime de verser ses dernières larmes et l'oblige à quitter ces deux garçons qui la suivaient inlassablement, envers et contre tous, pour le meilleur et pour le pire. Alors j'ai amené Bentley à chanter pour elle, parce qu'elle n'a jamais pu chanter de nouveau parce qu'on lui a retiré son droit de vivre parmi nous, auprès des siens. Harmonieusement, nos mélodies s'élancent dans une étroite étreinte, presque lascive, délicieusement chargé de ce que l'on ne sait pas dire, ni elle ni moi. Et c'est bien, terriblement bien. Du moins, ça m'en donne l'impression.

J'ouvre les yeux en sentant une paume frôler la mienne, et sitôt je fus ramené à la réalité, loin de cette élégante symphonie qui berçait les morts et intimait le silence aux vivants. À une troisième occasion aujourd'hui, ses doigts fins, délicats et glacés se liaient aux miens, plus grossiers, pourvu d'une corne pour les prévenir de gercer contre les cordes qu'ils font vibrer, une main rustre qui croise le fer avec celle fine et élancée de Bentley. Mais c'est sa voix qui me rappelle à l'ordre, sa manière de prononcer mon nom pour la deuxième fois aujourd'hui. Inconsciemment, elle appuyait notre rencontre dans une réalité que je peinais à complètement accepter, rendant les échanges d'autant plus complexe que je me sentais porté par une étrange vague qui m'apaisait et me troublait simultanément. Je secoue la tête, relève les yeux, croise son regard alors qu'elle relâche ma paume qui retrouve sa place à plat sur ma guitare « Je peux savoir qui c'est ? ». Je mords ma lèvre, fait passer mon regard de ses prunelles jusqu'à la pierre tombale vers laquelle je tends doucement les doigts pour la frôler de peu, souriant pour moi-même. Son corps percute le mien de nouveau, ajoutant à ces contacts inusités et nombreux qui composent l'essentiel de nos échanges. Ça, et quelques mots, des banalités, cachant souvent des vérités plus choquantes et troublantes encore. Elle me conforte avec un mot d'esprit, un peu à la façon de mon frère. Elle est aux antipodes d'Adriel, et pourtant certaines mimiques ou comportements rappellent cette méthode unique et éprouvée qu'il possède pour arriver à ses fins avec moi, me donnant l'impression de tout maîtriser malgré tout « Isalyn Siggers est ma mère ». Je passe la main dans mes cheveux, jouant de l'autre avec les cordes de ma guitare pour me détendre. Je me retourne vers elle, lui adresse un sourire « Elle chantait, elle aussi ». Je me garde bien de lui signifier qu'elle manie le chant avec une troublante ressemblance, même si le timbre de voix n'est pas le même. Le même trémolo, la même sensation de contentement chaque fois que les mots s'alignent ensemble pour un rendu majestueux. Je soupire, respire un bon coup, réitère ma question d'un peu plus tôt « Qu'est-ce que tu fais ici, Bentley? ». Ici, à Cascade Locks. Ici, assise en tailleur de manière à ce que ton genou frôle incessamment le mien. Ici, à chanter pour moi et pour elle alors que tu devrais être bien loin, à Portland ou ailleurs, à vaquer à ces occupations propres que t'impose la vie.
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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyMar 12 Fév - 11:10





« Bentley ?! Bentley où tu te planque ? » Assise sur en tailleur sur son lit, je me contente de lever la tête quand il pénètre dans la pièce. Il sourit. Il sourit comme il nele faisait plus depuis longtemps, et par mimétisme je l'imite quand il vient s'asseoir à mes côtés et qu'il s'empare de ma main. Drôle de sensation qu'est celle de sa peau, celle de ses lèvres qui bientôt s'aventurent jusqu'à ma joue. « Tu n'auras plus de problèmes au travail ma Ben, j'ai tout réglé. » Il ment, il ne règle pas les problèmes, il en crée de nouveau. Et puis, au travail justement, ce n'était pas un vrai problème, seulement un patron un peu lourd qui parfois se permettait des gestes qu'il ne devrait pas. Mais je lui avais dis, je lui avais expliqué, et il avait finit par arrêter. Je sentais encore ses regards, lourds et pesant, mais on s'habitue, pour rapporter l'argent que la musique ne rapporte plus. Parce que si je continue d'espérer, Adnae lui a complètement laissé tombé. Il s'énerve plus rapidement, sort et rentre tard le regard imbibé. Il dit qu'il règle les problèmes en levant la main sur tout idiot qui ose poser un regard sur moi. Adnae est devenu un loup, une bête que je ne contrôle plus. Un loup qui se rapproche pour caresser mon cou. « Il ne t’embêteras plus » qu'il me murmure en basculant mon corps en dessous du sien. Je ne veux pas savoir ce qu'il a fait, mais je ne veux pas non plus avoir perdu ce travail, aussi ingrat soit il. Parce que je lui avais dis à Adnae, que le jour où je ne pourrais plus l'aider, alors je rentrerais chez moi. On est trop jeune, c'est ce que ma mère disait, et je commence à croire qu'elle n'avait pas tout à fait tord. Alors je m'écarte, m’évade de son étreinte pour mieux m'en aller. Debout sur le plancher, je ne souhaite pas partir, seulement aller marcher. Prendre l'air, revenir quand il aura changé. Mais à son tour il bondit, s'emparant de mes poignets pour mieux les plaquer contre le mur. Il me murmure de ne pas bouger, caresse mon visage. Son haleine pu l'alcool à plein nez. « T'as changé Adnae... » Son regard change à la manière de celui d'un prédateur qui aurait repéré sa proie. Premier coup, en plein milieu du ventre, je suffoque. « Je n'ai pas changé Bentley ! » Le second sous poitrine me fait toussoter. Peu importe si je respire encore. « Je n'ai pas changé tu m'entends ?! » Mon corps s’effondre, mes jambes ne me soutiennent pas, comme brisées par le coup, coupées par la surprise, la colère. Il n'a jamais levé la main sur moi. Jamais. Adnae n'est pas violent, seulement trop maladroit avec les gens. Il s’effondre à mes côtés, enlace mes épaules en me murmurant de le pardonner. Moi, je n'ai pas mal. J'ai seulement l'impression de vivre un mauvais rêve, un de ceux qui durent depuis plusieurs semaines déjà. Je me souviens au départ, à l'époque où la musique nous tenait éveillée. On jouait dans des cafés, on dansait le reste de la nuit, nos deux corps enlacés. Et puis, les cafés ont trouvés plus rentable d'acheter des chaînes hi-fi, et Adnae a plongé. Il n'a plus retouché à sa guitare, et il a cessé de contrôler. Assit sur le plancher, il me répète qu'il n'a pas voulu me faire du mal. Non, il n'a pas fait exprès.
Le lendemain matin, je prenais le bus pour Cascade Locks.

« Isalyn Siggers est ma mère. » Il ajoute dans un sourire qu'elle aussi chantait, et je me rend compte que c'est la première fois qu'il sourit ainsi. Je ne connais rien de Rhett Siggers, même pas son plat préféré. J'ignorais que sa mère était décédée, tout comme j'ignore de quelle façon lui parler. J'ignore s'il aime courir ou si il préfère marcher. J'ignore pourquoi il reste là, assis à écouter. « Elle doit être fière de toi. » Et puis je me lève, interrogeant du regard une pierre tombale pour savoir si je peux lui emprunter son fils, juste pour quelques instants. J'ai entendu sa question, je ne sais seulement pas comment y répondre. Pourtant, je me dois de le faire, parce qu'il aurait pu ne pas répondre à la mienne. Alors je me lève pour perdre du temps. « Viens marcher avec moi... » Je n'ai jamais été très douée pour raconter les histoires. Chanter c'est différent. Les histoires, il faut leur donner de l'importance, parsemer le tout de magie, d'amour, de voyage et de tout autre choses. Mais mon histoire à moi ne parle ni de voyage ni de magie. Elle parle seulement de ce lien intermédiaire entre Rhett et moi. De ce type qui quelques temps au par avant partageait la chambre de Rhett avant de finir dans la mienne. Ce prince qui plusieurs mois durant, me laissa vivre avec cette impression d'être enfin devenue une vrai princesse, une de celles qui parlent aux oiseaux. Alors je marche parce que je ne sais pas par où commencer. Je jette un coup d’œil à Rhett, pour m'assurer qu'il est là et qu'il ne me laisse pas. Et puis finalement, une réponse me semble évidente. Je me fige et mes doigts s'agrippent à mon tee-shirt, soulevant par la même occasion les couches de vêtements qui me protègent du froid. Je soulève l'ensemble jusqu'à atteindre la tâche violette sur mon ventre. Une tâche devenue douloureuse seulement la nuit, quand dans mon sommeil je glisse dessus. « Je ne pouvais pas rester avec Adnae. » Je lâche les vêtements pour qu'ils reprennent leur place de cache misère. « Et je n'avais personne d'autre que toi vers qui aller... » Toi, l'inconnu.

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Rhett Siggers

Rhett Siggers

MURKY DAGGER► PSEUDO : Emmecie
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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyMer 13 Fév - 3:47

BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
« Elle doit être fière de toi ». Les propos de Bentley résonne dans ma tête comme si on venait de hurler dans un puit. Ça percute chaque recoin, ça s'entend jusqu'aux tréfonds de mon âme, de manière à avoir l'impression qu'elle passe sous un rouleau compresseur. J'ai jamais osé imaginer ce que serait réellement ma vie si elle était encore là avec nous, je me contentais de me persuader que la vie serait meilleure, qu'elle serait bonne et que l'on serait heureux nous trois. Jamais je ne pense à mon père dans ces cas-là, car rien que son ombre par la pensée vient gâcher ce tableau idyllique où on serait un triangle, trois membres s'aimant de façon égale en parfaite symbiose. Ce que j'ai appris de la vie, pour le peu que j'en profite réellement, c'est que rien, jamais, n'est parfait. Il aurait été isocèle, ce triangle, certainement pas équilatéral. C'est bien juste dans mes élucubrations mentales que les mathématiques me servent à quelque chose, ce qui est pitoyable en soi. N'en reste pas moins que c'est donc à ça que se résume l'ensemble de mes réflexions, toujours bercé par cette peur de ne pas être à la hauteur de l'amour ou des attentes d'autrui. De Adriel le premier, toujours le premier, parce que là où se confonde les vains espoirs et la réalité, il est là, fidèle au poste, toujours figure emblématique pour que mon bonheur soit total ou partiel. Sans mon frère, je ne serais rien. J'ai toujours vécu sans ma mère, d'aussi loin que je me souvienne et malgré le fait que son chant soit la berceuse qui me protège chaque nuit que Dieu fait et où je ferme les yeux parfois à cette mélodie que je dorlote comme si c'était une parcelle d'elle, cette femme qu'on m'a arraché avant que je puisse être en âge d'en profiter clairement, cette femme qui m'a mise au monde pour s'en faire arracher peu après. Si de l'Au-delà elle était fière de moi - ce dont je doutais fortement - j'aurais espéré en avoir la moindre impression, qu'elle enverrait une bouteille à la mer, un truc, un signe, mais non, jamais. Alors je me dis simplement que Bentley dit ça pour être gentille, qu'il est difficile de trouver les mots quand on chuchote de ces vérités qui choquent, surtout entre deux étrangers. Je lui souris, hoche la tête, jouant mon joker finalement. Je ne veux pas la choquer, je ne veux pas la confondre, je peux simplement pas accepter pleinement ce que ses mots signifient. Que j'ai une mère qui me veille, me regarde et me protège sans jamais que je ne la perçoive.

Elle se lève, comme la brise, avec légèreté et candeur. Elle fait un pas, porte son pied devant, s'arrête et se retourne. Bentley m'attend, là, afin de me conduire à cette vérité à elle qu'elle a tut un peu plus tôt, à laquelle plutôt culotté je lui demande de nouveau, inquisiteur, de se révéler. Du moins, un peu, même un tout petit peu, afin que je puisse percevoir la pointe de l'iceberg, une parcelle de ce jeu du Destin de croiser de nouveau sa route alors qu'hier seulement, j'en étais à un doigt d'oublier cette figurante de mon vécu à Portland alors que maintenant s'imprime au fer chauffé à blanc chaque trait de son visage dans mon esprit. Sa façon de me regarder, la forme de ses yeux en amande d'un bleu profond, teinté de vert, qui rappelle l'océan, sa manière de se mouvoir, tout en douceur, vaporeuse à souhait, légère comme si elle marchait sur l'eau. J'inscris dans mon esprit le rose pâle de ses lèvres, la couleur albâtre de sa peau, la façon dont ses pommettes se font saillantes chaque fois qu'elle esquisse seulement un sourire. Je me redresse, une main sur ma guitare, l'autre partant à la rencontre de mes cheveux alors que je la suis, la rattrape, m'ajuste à sa cadence et cafouille à faire de mes pas une foulée légère comme cela lui sied si bien. Puis le temps s'arrête, sans crier gare, sans prévenir, faisant vaciller mon équilibre et manquer me faire chavirer tel un navire dans une mer déchaînée. L'image commence par me secouer, cette ecchymose oscillant entre le vert, le mauve et le bleu, incapable de savoir quelle pastille de couleurs lui ira le mieux. Ensuite vient les mots, l'explication plausible et logique à cet outrage à son grain de peau alors qu'on a violé son intégrité, brisant les règles les plus élémentaires, faisant fi des valeurs qu'on peine à enseigner à tous et chacun le plus tôt possible dans leur vie. Ça me révolte, ça me fait horreur. J'affiche sans doute un air si profondément troublé qu'elle en vient à me rassurer, me disant qu'elle n'en souffre pas, malgré les apparences, malgré tout. Je referme la bouche que je n'avais pas senti s'ouvrir « Et je n'avais personne d'autre que toi vers qui aller... », Mon coeur éclate, se met à saigner abondamment comme si on venait de le crever. Toi, figurante d'un acte de cette comédie qu'est ma vie, c'est à moi que tu confies un truc pareil, vers qui tes pensées se tournent afin de... de quoi, au juste? J'avale péniblement ma salive, encore secoué, alors que je m'avance vers elle, porte la main à la hauteur de sa blessure, caresse l'air sans même frôler son vêtement, relève les yeux pour croiser son regard. Laisse tomber ma guitare sur le sol. Ça me parait irréaliste, lui, elle, tout semblait si bien, si bon, et pourtant voilà où ça les a mené, où elle a été mené au nom d'un amour auquel on croyait tous, eux les premiers. Ici, à Cascade Locks, à se laisser choir contre moi qui l'enserre entre mes bras, posant ma paume sur sa nuque que je caresse avec une douceur infinie avec la pulpe de mes doigts. Elle doit sentir mon coeur battre comme un malade dans ma poitrine, mais qu'importe. Les mots ne peuvent rien exprimer, là, maintenant, tout de suite, alors le silence se prolonge, deux, trois, cinq minutes. Jusqu'à ce que je le brise, la voix rauque « Il avait pas le droit de te faire ça, de... ». Ça me parait horrible pour le dire à voix haute, alors je mords l'intérieur de ma joue, secoue la tête, tente de me reprendre, d'émerger de ce tourment qui me donne la nausée « Reste tant que tu veux dans les parages, Cascade Locks n'est pas l'endroit le plus sûr par les temps qui courent, mais ce sera toujours mieux ici qu'ailleurs ». Ailleurs, là-bas, où lui il est, où tu te trouvais quelques jours plus tôt, assez longtemps pour qu'il meurtrisse ta chair de son poing. Ma mâchoire se crispe. Je me retire de sa bulle, me penche pour ramasser mon instrument, le range avant de reprendre sa minuscule main dans la mienne, lui adressant un faible sourire, histoire de la dérider et de me secouer « Ici, il peut rien t'arriver de pire que de boire une gorgée de mauvais café ou de tomber sur une vieille harpie qui se parle toute seule ».
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Bentley W. Morrison

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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyMer 13 Fév - 17:21





Parfois le temps s'arrête, doux et aérien. Parfois même, il donne cette impression d’apesanteur, celle de l’irréalité. C'est troublant, effrayant même, et je me sent chavirer, comme emportée sur une barque fragile que la mer s'amuse à maltraiter. Violente et tentatrice à la fois. Elle m'aspire, me renverse et me bouscule. Elle me laisse croire l'espace d'un instant que rien n'a existé, qu'au beau milieu d'un rêve, Rhett Siggers fait irruption pour m'emporter. Comme un sculpteur qui accommoderait la glaise comme bon lui semble, il me façonne, me modèle. Il est l’irréalité, celle de croire qu'il va tout effacer. Blottit entre ses bras, sa main contre ma nuque, je me sent fragile, friable. Est-ce que c'est ça, qu'en venant le chercher j'espérais trouver ? La main d'un sculpteur qui cherche à soigner mes maux, celle d'un magicien tentant d'effacer la douleur. « Il avait pas le droit de te faire ça, de... ». Sa voix brise un silence protecteur, un silence où il m'était bon d'être. Chaleur apaisante et troublante à la fois, venant taquiner sa boule au fond de ma gorge, cette envie de lâcher prise sans pour autant oser. Pas dans ses bras à lui, à qui j'impose ma présence. Non, il n'avait pas le droit, et pourtant, j'ignore pourquoi mais je ne lui en veux pas, peut-être bercée par le naïf espoir d'une possible renaissance. Je n'arrive pas à le haïr et je m'obstine à le croire bon. Alors je lève le regard à la recherche du sien. Le but n'a jamais été de briser ce lien imperceptible qui liait Rhett à Adnae, un lien si fin qu'avec le temps, il était sûrement voué à se rompre. Mais pas comme ça. Et puis, il me balance à la figure des sentiments dont je ne veux pas. Tristesse, colère, et d'autres dont je n'arrive pas à trouver la bonne signification. Mais ne soit pas triste, encore moins en colère. Je vais bien, ne t'en fais pas. « Reste tant que tu veux dans les parages, Cascade Locks n'est pas l'endroit le plus sûr par les temps qui courent, mais ce sera toujours mieux ici qu'ailleurs » Pourtant ailleurs c'est chez moi, un chez moi qui m'effraie, mais il reste mon chez moi. Le vélo dont je me sert le matin pour aller travailler, l'escalier que j'emprunte pour rejoindre l'appartement d'Adnae, le café où je rejoins ma mère quand elle veut me parler. Mon ailleurs qu'il a pourtant été bon de fuir, même si parfois, je me dis que les choses ont du changer dans ma tête, que la scène qui défile n'est plus la réalité. Que l'inconscient modifie les choses, qu'il modifie ma vie. Pourtant, j'accepte d'un sourire, cette idée de rester ici, pour un temps incertain, que j'imagine souvent court, et dont je ressent pourtant actuellement le besoin d'être long. Alors son corps se sépare du mien, sa main fuit ma peau, et j'ai l'impression d'être une enfant qu'on laisse, là, seule au milieu d'un supermarché ou tout autre chose. Je me retrouve seule et ça fait mal. Plus que la douleur au ventre. Mais sa main se raccroche à la mienne avec une douceur qui me surprend. « Ici, il peut rien t'arriver de pire que de boire une gorgée de mauvais café ou de tomber sur une vieille harpie qui se parle toute seule ». Je ris. Le voilà qui joue au jeu de la dérision, qui s'applique à détendre une atmosphère devenue bien trop lourde. J'ignore si c'est l'effet que procurent tous les cimetières, ce sentiment d'abandon total, mais la prochaine fois, je me fais la promesse que je ferais plus attention. Promesse que je scelle sans m'en rendre compte en serrant un peu plus fort la main de Rhett contre la mienne. Lui qui me semble si terre à terre, tout en me paraissant trop lointain, trop inaccessible. Lui que j'aimerai voir rire aux éclats. « Oh mais vous savez être drôle monsieur Rhett Siggers ! » Ne le prends pas mal. Je ne pense pas que tu sois un de ces garçons qui ennuient les gens, au contraire, j'aime t'écouter parler, j'aime quand tu racontes. Alors pour me faire pardonner, j'embrasse sa joue, libère sa main, respire et puis je m'envole.

Et puis, y a ce couple un peu plus loin qui regarde dans notre direction, surpris ou juste curieux. Cette femme âgée qui s'empare de la main de son mari avant de l'enlever pour franchir le portail de fer qui garde l'entrée du cimetière. Cet endroit si particulier, dont dans le fond, j'aimerai pouvoir moi aussi me libérer. Quitter cette étreinte qui étouffe, ce lieu clos qui provoque l'asphyxie. Voilà pourquoi tout semble si peu réel : le manque d'oxygène. Alors après quelques pas d'une semi liberté, je me retourne vers Rhett et lui tend la main, le priant du regard de bien vouloir l'accepter. « Je t'invite à manger ? » Comme pour appuyer mes paroles, mon ventre gronde. « Sauf si tu as quelque chose d'autre de prévu bien sûr. » Je souris. Parce que je ne veux pas qu'il se sente obligé de quoi que ce soit. Pourtant oui, je crois que j'aimerai qu'il reste avec moi..

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BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Je n'ai jamais été doté d'un sens de l'humour qui plaisait aux gens, accusant toujours un coup de retard, devant réfléchir ces mots d'esprit qui ne me venaient pas naturellement aux lèvres comme si j'étais trop idiot pour avoir de l’entregent ou encore un sens de la répartie. Souvent mes mots d'esprit ne font rire que moi, et encore je le fais en silence, presque honteux de ne pas me montrer à la hauteur d'une simple blague. Les discours ne sont pas mon fort visiblement, et parfois je le regrette amèrement et d'autres fois non. Maintenant, il n'y a rien à dire, rien à ajouter, et je cafouille à signifier avec des mots insignifiants des choses que l'on ne saurait dire qu'avec le silence et les gestes. Je reste plus ou moins secoué par les révélations, me promettant de m'y pencher de nouveau plus tard, alors que je rejoindrai mes songes en fixant le plafond, insomniaque comme j'étais condamné à l'être depuis aussi loin que je me rappelle. Brainstorming à ce moment-là, mes pensées arrivant comme des décharges électriques, comme des flashs qui manquent faire clamser mon coeur. Ce don que j'ai de m'imprégner des détails les plus insignifiants remplit mon esprit d'un tas d'informations inutiles qui viennent plus souvent qu'autrement me perturber quand j'aspire au calme et au repos. Des détails que la plupart des gens ne remarquent pas deviennent des éléments essentiels à ma psyché qui enregistre la donnée comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort. C'est pertinent parfois, mais le plus souvent, c'est une dépense de temps et d'énergie des plus futiles. Comme d'imprimer le reflet de Bentley dans mon regard, l'encrant dans mon esprit et dans cette réalité dans laquelle je compose avec elle. Demain, peut-être, elle disparaîtra de nouveau, retournant à ses occupations, retournant à sa vie qu'elle a mis en suspens le temps de prendre un risque calculé ou pas et de venir découvrir ce petit patelin à peu près sympa qu'est Cascade Locks.

J'en oubliais qu'on était ici, que sans crier gare, j'avais abandonné là ma guitare, un des biens qui m'étaient le plus cher, comme s'il s'agissait d'une vieille chaussette sale. Pour ce que je considérais plus urgent, plus nécessaire, soit d'enfermer Bentley dans un cocon de douceur infinie, comme si je la considérais comme la plus fragile des poupées de porcelaine. Et pourtant, rien n'était plus faux. La façon dont elle se tenait, digne, déterminée, légère et posée prouvait hors de tout doute qu'elle était bien plus difficile à abattre que les apparences de sa silhouette fine, gracile le laissait percevoir. Sans doute aucun, je suspectais qu'elle se maintienne bien mieux à flot que moi, gérant mieux les tourments et les torrents d'émotion que moi. Je n'étais pas un modèle de ce côté-là, si fragile que je me perdais en conjecture et que la folie me guettait dès qu'on me confrontait à une épreuve quelconque. Sans Adriel, je serais sans doute interné, lui qui a renforcé mon armure à coup de mensonges pieux et d'intériorisation. Je l'en remercie d'une part, l'en maudit de l'autre. Peut-être apprend-t-on à gérer les situations de crise à condition d'y être exposé, je n'en sais rien « Je t'invite à manger ? ». Mon chargement sur le dos, mon regard se portant sans y penser vers cet horizon pas si lointain où git les derniers relents de la femme qui m'a mis au monde, se retrouve à contempler cette main tendue vers moi comme une invitation à y joindre la mienne de nouveau, histoire que la fraîcheur qui sévit contre ma paume s'abandonne à la chaleur de la sienne « Sauf si tu as quelque chose d'autre de prévu bien sûr ». Je secoue la tête à la négative, rien ne m'attend d'autres qu'un tas de feuilles dans un armoire, et encore, à condition que celles-ci ne me fassent pas la gueule d'avoir confié à la récupération tant de leurs semblables. Je fais glisser ma main dans la sienne, imprime un pas puis un autre, quittant ce lieu lourd de sens et de révélations qui ont grugé de mon énergie en si peu de temps de manière considérable pourtant « J'ai bien peur de t'annoncer que n'ayant pas un agenda mondain bien rempli, tu auras à me voir traîner encore un peu dans ton champ de vision ». Je lui adresse un sourire, espérant attiser l'un des siens. Sans un mot, je la ramène vers le motel où je l'ai trouvé, un peu plus tôt dans la journée, sans un regard pour ce couple de personnes qui se méfiaient de deux jeunes foulant de leurs pas l'antre sacré du cimetière. On a pas profané de pierres tombales, alors à quoi bon se pencher là-dessus? Mon estomac gronde, ce que je ne peux réprimer. Ricane, légèrement mal à l'aise « Tu veux qu'on prenne quelque chose ou tu possède également un talent pour la cuisine ? ».
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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyMer 13 Fév - 20:46





« J'ai bien peur de t'annoncer que n'ayant pas un agenda mondain bien rempli, tu auras à me voir traîner encore un peu dans ton champ de vision ». Zut, moi qui pensais avoir face à moi le roi de Cascade Locks, je suis déçue. Je pensais surtout que Rhett aurait de la musique à jouer, des gens à retrouver. Oui, j'aurais surtout cru qu'ils avaient des personnes autres que moi avec qui partager sa journée. J'aurais pensé qu'il partirait, et pourtant j'attrape sa main pour ne plus la lâcher. « Tant mieux. » Il m’entraîne, je n'ai pas trop d'idée où. Je le laisse faire, persuadée qu'il me mène vers une autre dimension, à l'image de celle que l'on vient de traverser. Parce qu'enfant, je rêvais d'aventures, de combattre des princes à dos de dragons, de m'endormir pour me réveiller au pays des nains. Je rêvais de voyages et de courses poursuites, fuyant des autorités enragées. Je m'imaginai pirate, bravant les mers, en compagnie d'homme au langage aussi primitif que celui de mon père. Alors j'imagine qu'ici, dans ce nouveau monde qu'est Cascade Locks, il va me mener ailleurs, comme il a déjà su le faire, me plongeant dans un monde mêlant la douleur à la douceur, le souvenir à la réalité. M'emportant tendrement, par un contact de peau, dans un univers un peu flou. Rhett est un personnage étrange, qui ne peut sortir que d'un roman. Un homme trop solitaire, trop ailleurs. Pourtant le voyage se termine devant le môtel où je passe mes nuits depuis quelques temps. Elle est belle l'aventure, et je dois m'avouer gêner de le faire pénétrer dans cette univers là. Cette chambre trop sombre et trop triste dans laquelle je ne me sent ni à l'aise ni chez moi. « Tu veux qu'on prenne quelque chose ou tu possède également un talent pour la cuisine ? ». Il m'arrache un rire, et je profite de ce moment pour récupérer ma main, ou plutôt lui rendre la sienne, pour partir à la recherche des clés de ma chambre, sûrement égarées au fond de la poche de mon manteau. « Moque toi Siggers, mais tu vas être tellement éblouis par mes talents culinaires qu'après y avoir goûté, tu refuseras que je quitte Cascade Locks ! » Mon père m'avait dit un truc du genre quand j'étais petite, un truc dans lequel après m'avoir appelée la môme, il m'avait promis de me montrer le secret de la bonne cuisine. Un secret protégé, qu'il me tarde de faire découvrir à Rhett. Alors après un regard amusé dans sa direction, je laisse mes pas me mener jusqu'à ma chambre, celle dont les rideaux (dont la couleur indéterminée oscille entre le beige et le orange) nous souhaitent gaiement la bienvenue. Le chemin est devenu habituel, comme un rituel de protection. Parce qu'une fois là bas, plus personne ne pouvait m'atteindre. Plus personne jusqu'à ce que je l'y invite, lui. Mais en plein jour, c'est sûrement agréable. Pas de voisins bruyant, pas de risques non plus de se faire attaquer en pleine nuit. Alors je glisse la clé et pousse la porte. Je m'empresse d'aller faire un sort au rideaux, de manière à laisser un peu de lumière pénétrer dans la pièce. Je n'ai jamais été trop douée pour mettre de l'ordre, que ce soit dans ma vie ou dans ma chambre. Je n'ai jamais trop réfléchis à l'après, toujours vécu au jour le jour comme on dit, dans ce cas précis, en me persuadant que personne ne viendrait jamais me déranger dans ma tanière. Alors j'abandonne mon manteau sur le lit. « Tu fais comme chez toi hein. Y a pas de table mais du coup, je te propose de prendre le repas au lit. T'as de la chance ! » Je souris pour m'en convaincre, mais en fait non, ça l'est pas, et je n'ai d'ailleurs jamais compris ce que les gens trouvaient de remarquable dans le fait de se faire servir le petit déjeuner au lit. Quel est l'intérêt romantique dans le fait de couvrir son drap de miettes ? Je l'ignore. Comme j'ignore depuis combien de temps les draps de la chambre n'ont pas été changé. Je m'abstiendrais de lui en parler. Gênée par mon rôle d’hôtesse, je m’accroupis devant ce qui me sert de frigo. Une boite blanche dont je sors plusieurs plats cuisinés dont j'avais garnis mon sac avant de m'enfuir de Denver. Je ne voulais pas mourir de faim. « Attention, je te révèle le secret de mon talent, mais étant donné que c'est un secret, je compte sur toi pour pas en parler ! » Alors triomphante, je dépose devant lui boites et cartons multicolores. A défaut d'être bon, l'emballage est joli. « Y en a qui sont pas super, mais en règle générale, ça se mange. » Je m'assoie à côté de lui, m'empare d'une barquette avec laquelle mes doigts semblent prendre un malin plaisir à s'amuser. « Comment ça se fait que personne ne t'attend ? »

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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyJeu 14 Fév - 3:24

BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
On ne m'apprivoise généralement pas facilement, je veux dire, je suis fait de ce bois sauvage qui a bien du mal à cohabiter avec la majorité des gens qui foulent cette terre de leurs pas. Cascade Locks, Portland, ça a été la même histoire qui s'est répété, je ne me mêle pas aux gens aisément, et il est évident au moindre coup d'oeil que je suis mal à l'aise chaque fois que quelqu'un prend la peine de s'intéresser à ce qui cloche plus d'une seconde. Je ne me sens pas bien, comme si on me coinçait dans une pièce étroite et que j'étais claustrophobe. Je me mets à avoir du mal à respirer, j'ai des engourdissements, j'ai la gorge terriblement sèche et une boule qui ne veut rien savoir de se déloger. Pour pallier aux problèmes, j'ai maximisé le temps que je passais seul et minimiser le temps avec lequel je devais composer avec la société. Ainsi, tout allait pour le mien, ma respiration avait un rythme et une amplitude régulière, je me sentais bien, beaucoup mieux qu'à côtoyer étrangers et visages connus. Avant de me sentir confortable avec autrui, il faut y investir du temps et des efforts, mais surtout des masses de temps. Des minutes, des heures, à devoir composer avec mon incapacité pathologique à cohabiter avec des gens, foncièrement maladroit, incapable d'aligner des mots sans haleter ou trébucher sur ceux-ci. À côtoyer mon faciès refermé, mon repli sur soi, mes tentatives maladroites pour faire des propos qui ont du sens qui ressemblent finalement à des énigmes philosophiques. En relation sociale, je suis un cas désespéré, et il est tout bonnement impossible de m'ôter de l'idée qu'il n'y a aucune solution à ce mal qui bousille tout bonnement mon existence. On ne m'apprivoise pas, parce que je mets trop de temps à me laisser approcher et à être capable d'évoluer en ce sens. Les gens ne sont pas patients de nos jours, tout le monde veut tout, tout de suite, sans attendre une seule minute. Du fast-food relationnel, voilà à quoi on en est réduits. Il n'y a bien qu'avec Adriel, Rennie ou Katherine que je suis capable d'échanger des propos cohérents, et ça résume à ça. Pathétique.

Je ris doucement en l'entendant répondre à ma réplique teintée d'un humour qui semble lui plaire, à elle. Du moins, elle le comprend et se montre polie en rigolant à son tour. Bentley sait vivre, elle a des manières, et ça change de bien des gens ici. Elle n'est pas de Cascade Locks, ça lui exulte de tous les ports, et c'est rafraîchissant. Elle ne parle pas que de ce qui se passe en ville, mais plutôt de ce qui arrive hors de l'enceinte de ma ville natale. Ça fait du bien. Je revis cette scolarité au conservatoire avec joie, me glissant dans la peau de l'étudiant avec un plaisir non feint. J'entame le processus de faire connaissance avec elle, douce demoiselle, bien longtemps après le premier regard que j'ai posé sur elle. Ce n'est pas plus mal, à sa façon, elle m'est suffisamment familière pour que je me comporte à peu près normalement « Tu fais comme chez toi hein. Y a pas de table mais du coup, je te propose de prendre le repas au lit. T'as de la chance ! ». Elle retire son coupe-vent, dévoilant une frêle chemise qui lui enserre une taille minuscule. J'avance, refermant la porte derrière moi, entrant dans une chambre pour la première fois de ma vie. Celle d'une fille, celle du motel, deux primeurs. Je prends gare à ne rien frôler, venant m'assoir sur une chaise à peu près bancale qui a près de cinquante ans à vu de nez. Des fesses, elle en a vu des tas. Ce qui n'est pas mon cas, évidemment. Puis, chassant cette pensée saugrenue, elle sort des plats congelés. Ça ne me surprend qu'à moitié. Je lève la tête, lui sourit, en accueille un entre mes mains. J'ai gardé mon par-dessus, incapable d'obéir à la directive de me sentir comme chez moi. Je suis coincé par le fait que je me retrouve dans son chez-elle, bien que temporaire, à poser les fesses sur son lit. Je le fais tout de même, malgré que ça me demande un effort considérable « Comment ça se fait que personne ne t'attend ? ». J'avale ce que j'ai dans la bouche, me tourne dans sa direction. Hausse les épaules « Adriel rentre quand ça lui chante, alors... ». Devant son regard interrogateur, je me rappelle que le nom ne lui évoque rien. Elle n'est pas d'ici, Rhett, souviens-toi « Adriel Siggers, mon grand frère. C'est lui que les gens du coin sont habitués de voir traîner avec des femmes ». Tant de témoins pour apercevoir ces mains jointes, cette promiscuité troublante, cette étreinte volée au cimetière. Je me remplis la bouche pour ne pas en dire plus, mais elle m'attend, Bentley, attend que je lui en souffle plus, que je lui en divulgue davantage « Je suis aussi discret ici qu'à Portland. Règle générale, il n'y a que les plus pieux des environs qui se rappellent mon existence ». Nouvelle interrogation dans son regard. Mon Dieu, chaque phrase interpelle la suivante pour ne pas la laisser piétiner dans le néant « Je joue de l'orgue à l'église pour vivre, en fait ». Ça a beaucoup moins de classe dit comme ça, finalement.
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Bentley W. Morrison

Bentley W. Morrison

MURKY DAGGER► PSEUDO : V.
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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyJeu 14 Fév - 21:44





Je ne m'attache pas aux gens, je n'ai jamais su comment faire. Enfant, je ne savais pas comment aller vers les gens, je trouvais maladroit de s'imposer dans un groupe déjà constitué, de ne poster là, me déclarant assez intéressante pour être écouté. Alors je restais en retrait, livres à la main, jusqu'au jour où les gens sont devenus intéressants. En grandissant, les gens qui partageaient ma vie partageaient également mes passions. J'aimais les écouter parler, discrètement. Mon intérêt pour les gens à grandit avec eux, de l'enfant sauvage, je suis devenue jeune femme. Mais je n'ai pas pour autant réussi à me lier aux gens, la preuve étant Cascade Locks, et le fait que je sois venue chercher un parfait inconnu, plutôt qu'une amie d'enfance avec qui j'aurais échangé mes petits amis, ou juste des tee-shirt. Mais je n'y jamais trouvé aucun intérêt. J'ai vu des gens, s'enlaçant en se faisant la promettre de ne jamais se perdre de vu. Ca ne m'intéresse pas. Passer ma vie avec les même personne ne m'intéresse pas, peut être parce que la découverte d'une personne à quelque chose de bien plus attirant que la routine qui s'installe avec le temps. L'amour c'est différent, l'amour doit être capable de bouleverser la routine, ou du moins c'est ce à quoi je crois. Se prendre de coups pour briser une hypothétique routine. Je n'avais jamais vu ça comme ça. « Adriel rentre quand ça lui chante, alors... ». Il éveille ma curiosité, me surprend en m'offrant sur un plateau cette parcelle de sa vie. Adriel, un nom qu'il balance comme un pavé au milieu d'une marre. Alors interrogatrice, je pose mon regard sur lui, privant pour quelques instants mon estomac du festin qu'il réclame. Je mange beaucoup, trop même, mais ça ne se voit pas. Je mange surtout la nuit, pour m'occuper. Non pas que je dorme mal, non (quoi qu'ici, c'est discutable), mais j'aime avoir un livre à la main, et l'autre plongée dans un paquet de chips. C'est nul comme image, ça fait perdre toute image de féminité. Cette femme qu'on image se nourrissant exclusivement de carottes rappés, et buvant du thé avec l'auriculaire fièrement dressé. Moi je ne bois pas de thé. Alors tant pis pour mon estomac, je me transforme en femme, et fait mine de me désintéresser du plat, même si la vérité, c'est que j'ai faim. Alors il me glisse entre deux bouchées que cet Adriel est son frère. Un frère qui, du peu qu'il dévoile, semble très différent de lui. Mais mon esprit fait rapidement l'impasse, bloqué par la suite des mots qu'il a prononcé. Lui que les gens ont l'habitude de voir avec des femmes. Je ne savais pas, qu'il ne fallait pas être vu en compagnie de Rhett Siggers, que s'il fallait prendre plaisir à la compagnie d'un homme, celui ci devait porter le prénom d'Adriel, et mordillant ma lèvre inférieur, je me promet d'y faire attention. « Je suis aussi discret ici qu'à Portland. Règle générale, il n'y a que les plus pieux des environs qui se rappellent mon existence ». Il marque un temps d'arrêter avant de m'expliquer, poser un visage sur cette poignée de personne qui, selon lui, se souvient de lui « Je joue de l'orgue à l'église pour vivre, en fait ». Je souris, cédant à la requête de mon corps, et glissant ma fourchette entre mes lèvres. « T'as de la chance. » De vivre de et pour ce qui te plaît. D'avoir des gens qui t'écoutent. Ces même gens qui, plus je les imagine, plus je les vois sortie d'un vieux film de télévision. Des gens reclus dans un village isolé, accompagnés par un dieu qui berce ses paroles au son de l'orgue de Rhett. Je voudrais lui demander de me montrer, mais dans ces même films, les gens sorties de nul part sont toujours la visée de ragots, de bavardages, et je ne veux pas lui infliger ça, à lui qui accepte gentillement ma compagnie. « Ton monde à l'air... étrange. Chez moi, personne n'existe, alors qu'ici, tout le monde à l'air d'être reconnu de tout le monde. C'est agréable ? »

Son monde à lui vient d'ailleurs rapidement rappeler qu'il existe, qu'il observe, et qu'il sait frapper à une porte. Oui, tambourinant contre la porte de la chambre, je reconnais la voix de la propriétaire du môtel, me demandant si j'ai besoin de quelque chose, m'inventant des histoires. Elle qui grogne un bonjour quand je pars le matin semble soudain prendre conscience de mon existence. Fait étrange, cette révélation à lieu quand il est là, assit sur mon lit. Non, je n'ai pas besoin d'aide. Oui, la chaudière va bien. Interrogatrice, je pose mon regard sur Rhett alors que la femme semble enfin décidée à s'éloigner, sûrement pour chercher un nouveau moyen de savoir ce qui se passe, et pourquoi le joueur d'orgue de Cascade Locks se planque dans la chambre d'une drôle d'inconnue. Résignée à ne pas chercher à comprendre, je m'assoie sur le sol, et sort de ma poche un paquet de cigarette déjà entamé, saisissant une cigarette que je m'amuse à faire glisser entre mes doigts, le regard posé dessus, captivée. Parce que la situation est étrange, irrationnelle même. Et si mon monde à moi à changé, je refuse que le sien sous bousculer par ma faute. « Tu devrais peut être rentrer chez toi, ou tout Cascade Locks va savoir que t'es caché là.. »

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Rhett Siggers

Rhett Siggers

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MessageSujet: Re: (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas.   (rhett) + Moi je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays, où il ne pleut pas. EmptyVen 15 Fév - 4:24

BENTLEY & RHETT
Je creuserai la terre jusqu'apres ma mort pour couvrir ton corps d'or et de lumiere
Il y a longtemps que je n'avais pas eu besoin de consolider des connaissances, ou même ne serait-ce qu'offrir à qui que ce soit l'occasion d'en apprendre le moindrement sur mon corps. Était-ce être pudique que de préférer ne pas faire étalage de sa vie sur le front comme s'il s'agissait des services publics où il est important de rendre des comptes? Franchement, je l'ignore, j'avais toujours jugé peu pertinent de me présenter en long et en large, me contentant au conservatoire du strict minimum afin de ne pas être complètement écarté de toute chance de côtoyer le genre humain en me mutant dans un silence qui n'avait pour moi rien d'inconfortable. Je me contente souvent de ce que les gens croient devinés ou pensent savoir de moi, de ma famille et de mon frère. C'est facile, à Cascade Locks, nul besoin de me confondre en présentations qu'on me reconnait à mon air de famille avec mes parents, mes différences avec mon frère, le fait que je sois le gentil garçon et que lui le mauvais. Bref, je me complais dans cette situation de facilité où je n'ai guère besoin de donner de soi plus que de simplement vivre paisiblement mon existence où tous et chacun me foutent la paix, à condition de ne pas se mettre dans l'idée que Adriel serait un coupable tout trouvé pour les meurtres qui sévissent en ville. Moi, je n'y crois pas, je n'y croirai jamais, et puis quand les gens s'ennuient ou sont effrayés, ils s'inventent des histoires pour se rassurer ou pour tromper l'ennui. Ça a commencé bien avant le tueur qui agit dans les rues de notre ville, et dès qu'on a été en âge de marcher, ils mettaient sur le dos de Adriel des disparitions félines ou encore des écorchures sur leurs bagnoles de l'année...

« Ton monde a l'air... étrange. Chez moi, personne n'existe, alors qu'ici, tout le monde à l'air d'être reconnu de tout le monde. C'est agréable ? ». Je mords l'intérieur de ma joue, cessant de mâcher ce que j'avale péniblement en me penchant sérieusement sur la question. Je ne suis pas lésé par ce phénomène, mais je ne suis pas transcendé non plus. Éternel putain d'insatisfait que je suis, incapable d'avoir un avis fixe ou définitif, le coeur balançant toujours entre ce que la raison dicte et ce que mon trouble conditionnel à la socialisation me souffle comme un démon sur mon épaule. C'est fatiguant, lassant même, de me retrouver à me plier aux dictats de la société et à ceux de ma psyché. C'est épuisant, ça donne envie de tout lâcher, et alors il me faut penser que certaines choses valent le coup de sortir de chez soi rien que pour vivre le moindrement, même si ça n'inclut pas un réseau social varié et des expériences de vie qui ont de quoi modifier la perception que l'on a de notre propre existence. La musique, ces gens qui viennent à l'église pour prier et qui sont toujours enchantés de venir me serrer la main à la fin du plaidoyer du curé de notre paroisse, de ce délicieux burger qu'ils servent dans le petit casse-croûte du coin, l'évolution de mon apprentissage de la guitare à grand renfort de partitions et de nouveaux horizons musicaux. Il y a Adriel, il y a aussi Rennie qui a ce don tout unique de me faire sourire et de me rendre à l'aise, même quand elle pose sa main sur mon bras pour y induire de sa douceur et de sa clairvoyance chaque fois que je lui demande un truc ou un autre. Il y a les imprévus de la vie, comme celui-ci, comme elle qui débarque de nulle part pour venir faire de cette journée banale un évènement unique « Ça dépend des jours je crois ». Je passe la main dans mes cheveux, dépose mon plateau, pose les mains sur mes genoux « Les gens n'attendent pas de moi que je fasse de remous, et c'est rassurant de n'avoir rien à prouver à personne au fond ». Sauf à toi, il semble, parce que j'ai toujours un besoin viscéral de justifier chaque intervention. Pourtant, on nous interrompt, et j'étire le cou pour voir madame Greta se manifester à la porte, étirant et courbant le sien dans l'espoir de trouver un quelconque commérage à transmettre « Tu devrais peut être rentrer chez toi, ou tout Cascade Locks va savoir que t'es caché là.. ». Je ris doucement. C'est prévisible qu'elle pense ça, je ne lui ai pas offert l'occasion de croire que je ne suis pas comme ça, au contraire, tout ce que je dis fait tanguer la balance vers une fuite, un repli stratégique. Je croise son regard, m'y accroche avec douceur et profite qu'elle me laisse m'absorber dans ses prunelles pour rétorquer à ses propos « Je n'ai pas souvenir d'avoir masqué aucun de mes agissements jusqu'à maintenant, si? ». Je cherche dans mon esprit, mais rien. J'ai pris sa main, elle a pris la mienne, je l'ai ramené contre moi pour la serrer dans mes bras, et ce, sans prendre la peine de visualiser les alentours « Si tu as envie que je parte, je m'en irai, je serai pas ta tare quand même ». Je lui souris, ramasse mon plateau et le jette aux ordures. Je ramasse un ou deux trucs qui traine sans y penser, replace son manteau droit sur le rabat d'une chaise. Me heurte à sa silhouette devant la porte « Bentley, c'est pas un problème de retourner chez moi, c'est à quinze minutes à pied ».
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Le propre des grandes villes, c'est d'absorber nos identités, voler notre être pour ne plus former au près des « grands » qu'un amas un peu brouillon, dont la composition importe peu. J'ignore qui sont mes voisins, et le nom de l'homme qui tient le supermarché à côté de chez moi. Et si cette absence de liens peut sembler être un mal, à moi elle me convient. J'aime qu'on ne connaisse pas mon nom, que ne s'inquiète pas de savoir ce que je fais. J'aime cette existence fantomatique, errant sans compte à rendre à personne. Ici tout semble différent, comme une famille bien trop grande qu'on aurait amassé ici, une famille curieuse, s'accrochant à chacun de ses membres, se délectant de leurs secrets, s’inquiétant de leurs aventures. Ils s'observent du coup de l’œil, et me revient en mémoire cette histoire de tueur chassant dans les bois. Une histoire qu'on pourrait raconter aux enfants pour les tenir captifs de la ville, leur éviter de franchir les bois, les protéger d'un mal invisible. Alors peut-être que les regards qu'ils se lancent sont plus suspicieux que bienveillants. Se délecter de chaque détails d'une personne pour juger ou non de sa culpabilité. L’homme est étrangement fait, alors qu'il pourrait vivre paisiblement sans faire de vague, il se lance le défi de résoudre tous les problèmes d'un trop vaste univers. « Les gens n'attendent pas de moi que je fasse de remous, et c'est rassurant de n'avoir rien à prouver à personne au fond ». « Alors ils attendent quoi ? » Je ne fais pas exception à mon espèce, fidèle représentante de ces gens curieux, qui s'inquiètent de chaque détail de la vie des gens. Peut-être pour qu'il ne réponde plus à la triste appellation d'inconnu. Je voudrais qu'il m'explique, dans quel sens tourne son monde.

Je l'observe, suspicieuse. Effectivement, il ne s'est pas caché jusque là, même si un cimetière n'est pas le lieu le plus visité de la ville. Mais il n'a pas fait attention, n'a rien chercher à masquer, du moins je ne crois pas. Il n'a pas été prudent, sûrement parce qu'il n'avait pas à l'être. Alors quand il vient chercher mon regard, je le lui laisse avec plaisir, m'abandonnant au sien. La vérité c'est que je n'ai aucune idée de la manière dont je devrais me comporter. Il ne me doit rien, et pourtant je le garde captif de cette chambre, l'intoxiquant à coup de plats emballés. « Si tu as envie que je parte, je m'en irai, je serai pas ta tare quand même ». Ma tare ? Drôle de façon de désigner ce lien qui se dessine. Après tout, c'est moi qui ai fais irruption dans sa vie, comme peut le faire une maladie. Mais je n'y pense plus, mon regard se laissant aspiré par sa silhouette qui flotte dans la pièce un peu sombre, s'embarrant d'objets au hasard. D'abord inquiété, je réalise ce qu'il fait et me lève à mon tour. « Bentley, c'est pas un problème de retourner chez moi, c'est à quinze minutes à pied ». Il prononce mon prénom, et me voilà surprise, comme un rappel à la réalité. Oui, il me rappelle que je suis là, avec lui. Mon prénom me raccroche tout en rendant le problème de son retour plus vrai. Me voilà concernée. Alors je m'approche à mon tour de l'entrée, venant me glisser entre la porte et lui. Une porte tentatrice. Alors à quelques centimètre de lui seulement, je peux sentir sa respiration, et même l'odeur de sa peau en y faisant bien attention. C'est troublant et je recule pour me défendre, venant abattre mon corps contre l'entrée, pour le priver d'une sortie ? Peut-être, mais si c'est le cas ce n'est pas intentionnel. « Tu commences à ranger et du pars comme ça ? Non, t'as pas le droit ! » Je ris. Le prétexte est idiot, la façon maladroite. Je voudrais lui dire que si lui ne voit pas de problèmes à rester, alors je serais ravit qu'il reste encore, qu'il m'autorise à abuser de son temps. Mais ce n'est pas à moi de choisir. Ce n'est pas parce qu'il prononce mon prénom en émettant l'idée de rentrer chez lui que je dois décider. « Mais si tu veux t'en aller, t'as le droit. Garder les gens prisonnier, j'aime pas trop ça. » Je souris alors que sans m'en rendre compte, mes doigts ont rejoints sa joue, effleurant le grain de sa peau, comme pour m'assurer qu'il est toujours présent, que ce tissu de chair qui recouvrait sa main est bien le même au niveau du visage. « Ta peau est chaudet.. »



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